Les trafiquants et autres dealers ne prennent pas de risque à garder leur argent sale dans des banques traditionnelles. Ils se déplacent avec le fruit de leur trafic. Mais lorsque ce fruit est très important, ils trouvent toujours un moyen de le conserver en attendant de le réinjecter dans le circuit.
C’est ce qu’ils font dans le village de Yoh, situé à 15 km de Bouaflé sur l’axe de Yamoussoukro. Dans cette bourgade, à défaut d’une banque ordinaire, les dealers ont établi leur coffre. Ce sont dans un premier temps, des millions de francs Cfa pour faire venir des médicaments prohibés et de qualité inférieure, surtout la drogue.
Ainsi, le village de Yoh devient-il la plaque tournante du trafic de drogue et de tout. Car, ce village n’a pas été choisi au hasard. Il est à seulement 39 km de Yamoussoukro, le chef-lieu de la région du Bélier, à moins de 100 km de la région du Haut Sassandra, et est au cœur de la Marahoué. Yoh permet donc de ravitailler aussi bien en produit qu’en numéraire, le réseau de trafic. D’ailleurs, pour protéger leur institution financière et leur réseau, ils se dotent de moyens dont une arme à feu de calibre 12 canon scié spécial. Il a été taillé pour prendre la forme d’un pistolet.
Pour masquer l’affluence de dealers et de trafiquants dans le village, ils créent un comptoir fictif de ventes de diverses marchandises. Face aux fins limiers de la Gendarmerie, cette stratégie de camouflage montre ses limites.
Dans une coalition composée d’éléments de l’escadron ½ de Daloa, de la Compagnie et de la Brigade de Bouaflé, la Gendarmerie débarque dans le village de Yoh, le jeudi 9 mai 2019. Les dealers qui sont de permanence, sont surpris par des gendarmes. Au nombre de trois (3), ils sont arrêtés.
Leur « banque » est fermée, et la Gendarmerie saisit les six millions trois cent quarante et un mille (6.341.000) francs Cfa. En plus, 1,5 kg de cannabis et cinq paquets de comprimés tramadol ainsi que le fusil-pistolet sont saisis.
Les enquêtes se poursuivent sur ces trois régions, pour remonter toute la filière qui détient une grande partie de la drogue qui circule.
M’BRA Konan
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