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19 Jui

Fusillade à l’entrée nord d’Abidjan : Des artistes abattus, un gendarme grièvement blessé

Le samedi 15 juin 2019, peu après 13h, le corridor de Yopougon-Gesco, entrée principale d’Abidjan, métropole ivoirienne où ¾ d’Ivoiriens et des populations de la sous-région transitent, a reçu un renfort de sécurité conséquent.

Quelques minutes avant, une position de la gendarmerie a été attaquée par des hommes munis de couteaux et une arme de guerre a été emportée. Geste similaire à des actes terroristes, comme on le voit en Europe. Plus grave, les minutes qui ont suivi, des tirs nourris ont été entendus et plusieurs riverains, paniqués, couraient dans tous les sens.

Selon nos sources, il est un peu plus de 12h, quand deux hommes avec des dreads locks (cheveux longs et dressés) s’approchent de la position des gendarmes positionnés au corridor de Yopougon-Gesco. Certains hommes de la maréchaussée ont le regard tourné vers la sortie des véhicules, pour surveiller leurs mouvements dans le sens Yamoussoukro-Abidjan, et d’autres dans le sens contraire.

Munis d’armes blanches, ces deux individus loufoques s’acharnent sur un élément de la gendarmerie qui est surpris par derrière. Rapidement, ils s’emparent de son arme en laissant le gendarme en sang et mal en point. La riposte est fatale aux deux criminels. Des tirs déchirent l’atmosphère de ce week-end très animé au corridor. « Les gendarmes ne tirent pas comme ça. Nous avons pensé à une attaque de ce poste. Et puis, j’ai été conforté dans ma position, lorsque j’ai vu un homme en civil avec une arme, et des gendarmes armés qui faisaient feu. On a tout imaginé et nous avons commencé à courir », nous relate un voyageur qui faisait de l’autostop au corridor.

Artistes devenus criminels

Les deux suspects dont les corps ont été transférés dans une morgue à Abidjan, sont en réalité des artistes issus du groupe BeBoys. L’un se nommait Djo Papus et l’autre Serpico. Après une ascension, leur carrière a pris un coup, compte tenu de leur irrégularité au niveau des rendez-vous. Ils sont devenus plutôt accros à la drogue dure et de synthèse, à savoir, la cocaïne, le caillou et l’héroïne. Non seulement, ils sombrent dans la consommation, mais leur économie fond totalement dans l’achat de stupéfiants.

Moralement et financièrement à terre, ces deux enfants du quartier Eden de Gesco ont été écartés du groupe par leur manager. Si Djo Papus est accueilli dans un camp de prière dans son quartier à Gesco, Serpito est ramené à son oncle, là où il était avant sa gloire éphémère.

Mais le mal est profond et les deux artistes, à la limite de la folie, délirent. Se présentant comme de nouveaux justiciers, ils annoncent régulièrement, depuis leur asile, la « libération du peuple de Dieu ».

Ces deux individus, devenus dangereux, réussissent tout de même à se libérer. Avant leur descente au corridor, ils ont d’abord agressé plusieurs personnes. Tout comme après avoir arraché dans le sang, l’arme du gendarme. Avant la riposte de la gendarmerie, ces individus proféraient des menaces qui faisaient penser à une organisation ou une opération bien orchestrée.

En tout cas, la gendarmerie qui a ouvert une enquête, ne privilégie aucune piste. Elle veut exploiter tous les détails de cette agression survenue sur la principale route de la Côte d’Ivoire, et en tirer toutes les conséquences. Quant au gendarme blessé à plusieurs endroits, il a été évacué dans un Centre de santé bien sécurisé.

M’BRA Konan

Source: linfodrome

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