Krestina, Angelina et Maria Khachaturyan ont tué leur père, chef de la mafia de Moscou, après des années de violences et d’abus. Deux des trois sœurs risquent maintenant huit à vingt ans de prison lors d’un procès pour meurtre qui fait scandale en Russie.
Les avocats, les militants des droits humains et l’opinion publique sont consternés. Violées, menacées et torturées pendant de longues années, les sœurs Khachaturyan ont tué leur père l’année dernière après une énième agression de ce dernier à leur encontre. Comme c’était régulièrement le cas, il a attaqué ses filles au spray au poivre pour les réveiller dans la nuit. Mais cette fois, Mikhail Khachaturyan a été poignardé au cœur avec son propre couteau de chasse. Aujourd’hui, elles doivent justifier leur acte de légitime défense au cours d’un procès pour meurtre.
De nombreux experts criminels, psychiatriques et médicaux ont pourtant recommandé d’abandonner les poursuites, confirmant que la situation des filles n’était plus tenable. Une pétition réclamant la même décision a été signée par 50.000 personnes.
''Tu prendras la place de ta mère. Je t’épouserai et tu donneras naissance à mon bébé” Mikhail Khachaturyan, à l’une de ses filles
Deux des trois sœurs, Krestina et Angelina, âgées de 18 et 19 ans le soir du crime, pourraient être emprisonnées pendant huit à vingt ans. La cadette, Maria, mineure au moment des faits, ne risque pas la prison lors du verdict.
Selon les avocats des trois filles, ce sont elles “les vraies victimes”. Le rapport de l’enquête prouve que le patron de la mafia s’est comporté comme un véritable tyran avec “une violence brutale” pendant plusieurs années. Des photos des sœurs en sang sont ajoutées au dossier.
Il est aussi avéré qu’il a dit à une fille “terrifiée”: “Tu prendras la place de ta mère. Je t’épouserai et tu donneras naissance à mon bébé”. La mère avait fui le domicile familial. Les trois sœurs étaient régulièrement contraintes de se déshabiller devant lui et de l’aider à se satisfaire.
Cette affaire très médiatisée montre qu’en Russie “il est plus facile pour une femme de mourir que d’essayer de se protéger”, affirme Anna Rivina, directrice d’une organisation de lutte contre la violence domestique.
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