Des malfaiteurs armés, qui ont roulé leurs victimes dans la farine, en se faisant passer pour des individus irréprochables, ont attaqué une boulangerie. Cette scène criminelle se passe à la Riviera-Faya, dans la commune de Cocody. Et c'était dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 mai 2019.
Sur ces faits, nos sources signalent que cette nuit-là, les employés de la boulangerie, enfermés à l'intérieur de la structure, sont à la tâche. Ils sont à rude contribution au pétrin et aux différents fours. Ça crapahute et ça sue fort. C'est dire que ce job n'est pas de la blague. Il faut bien que ces gars aient le « blé » pour permettre à leurs femmes de faire bouillir la marmite chez eux.
Plus tard aux alentours de 4h du matin, ce sont des tas de pain dorés, tout chauds et craquants, qui sortent des fours. La bonne senteur de ces pains donne des idées à certains des employés malins. Ils cassent volontairement certaines baguettes de pain, pour les rendre ainsi inéligibles à la vente.
Et ils les font ensuite tout simplement passer à « la moulinette » constituée ici de leurs dents jaunies par le « ton pied-mon pied », avec la sauce graine. Des dents incrustées dans des gencives en mauvais état, elles-mêmes tenues fermement par de robustes mâchoires devant lesquelles, ne résisteraient même pas des fers 14. En clair, il faut prendre garde à ne pas se faire mordre par un de ces bonhommes.
Nous sommes aux alentours de 4h du matin, comme on l'a dit. Ce moment-là est celui que choisit habituellement le gérant, pour ouvrir aux clients grossistes, les portes jusque-là fermées hermétiquement. Des grossistes qui iront ensuite approvisionner les détaillants. C'est le ballet connu ici.
C'est à cet instant précis, que se présentent trois (03) gaillards qui laissent croire qu'ils sont des clients-grossistes. Mais les tronches bizarres de ces individus dont l'un se fait remarquer par le « boulevard à sens unique » observé dans sa bouche parce qu'édenté, ne disent vraiment rien qui vaille à N.S. le gérant de la boulangerie.
Malheureusement, lorsqu'il comprend qu'il a affaire à des quidams peu recommandables, il est trop tard. Les malfrats le tiennent en respect avec leurs armes à feu et le reconduisent de force à l’intérieur de la boulangerie.
En ces lieux, tous les employés sont, eux aussi, mis au pas. Puis, ces bandits qui ne sont certainement pas nés de la dernière pluie, sectionnent les fils du système d'alarme et ceux de la caméra de surveillance. Ayant ainsi brouillé les pistes, les gangsters s'invitent dans le bureau du patron des lieux, après en avoir défoncé la porte d'entrée. Dans ce local, ces hommes armés de pistolets automatiques et d'un fusil de calibre 12, font main basse sur une forte somme d'argent contenue dans une caisse.
C'est avec ce butin qu'ils s'arrachent des lieux, non sans rafler au passage des baguettes de pain avec lesquelles ils vont assurément aller s'offrir un bon gueuleton matinal. Mais avant, ils prennent soin d'enfermer tout le personnel dans une pièce.
Lorsque plus tard, ces pauvres employés parviennent à se libérer de leur prison de fortune, ils alertent la police qui arrive sur les lieux. Un constat est fait et des recherches sont en cours, pour retrouver la bande armée.
Ce ne serait que justice pour les infortunés employés de la boulangerie, auxquels le choc moral de l'attaque, leur a fait passer l'envie de bouffer du pain chaud cette aube-là.
KIKIE Ahou Nazaire
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