Quand on demande aux populations civiles de se débarrasser de leurs armes à feu cachées dans leurs domiciles, il y en a qui trouvent à redire. Oubliant que cela peut être source de drame. Comme, malheureusement, cela est arrivé à Kpakieupleu, village communal de Danané. Un jeune écolier y a abattu son camarade de classe, à coup de fusil.
Nos sources informent, en effet, que le jeudi 30 mai 2019, T. M. 9 ans, et son ami K.F., tous deux en classe de Ce1, dans la petite école primaire de cette bourgade, sont de retour des cours.
Mais contrairement à leurs camarades du même âge qui, à leurs temps libres, courent derrière un ballon de foot, eux choisissent plutôt de jouer à cache-cache. Les voilà donc qui se poursuivent à travers les ruelles de leur village. Ils sont tous joyeux.
S'offrant peu après un temps de repos, ils prennent le chemin du domicile des parents de T.M. Une fois là, ils reprennent à nouveau leur jeu de cache-cache. Tout heureux de ne pas être dérangés ; les géniteurs de T.M étant absents.
Dans leurs parades, K.K monte dans le grenier à provisions des parents de son ami et s'y planque. Pendant ce temps, T.M, lui, pénètre dans la chambre de son père et en ressort avec le fusil de chasse de ce dernier. Puis, il va se tenir à moins d'un mètre du grenier. Et tel un chasseur à l’affût, il pointe le canon de l'arme à feu en direction du grenier. Totalement naïf, il ignore là que ce qu'il tient dans la main, est loin d'être un joujou.
Et quand K.K pointe le nez à la porte du grenier, il appuie aussitôt sur la détente. Le coup de feu déchire le calme des lieux. Et trop frêle, le pauvre T.M est projeté au sol par la grosse crosse du fusil qui le frappe à la poitrine.
Mais cela n'est rien à côté des autres effets collatéraux du tir. Il y a bien pire. C'est qu'avec le coup de feu qu'il vient de libérer sans en envisager ce qui allait se produire, il vient carrément de « descendre » son ami. Foudroyé par la décharge de chevrotines qu'il prend en pleine tête, K.K est tué sur le coup.
Réalisant à présent la grosse bourde qu'il vient de commettre, T.M, comme fou, s’éjecte du domicile familial, et par ses cris de détresse, ameute l'entourage qui court voir ce qu'il se passe. Les voisins découvrent alors le corps sans vie de K.K gisant dans une mare de sang, la tête littéralement broyée.
Saisis du drame, des éléments de la police se déportent sur place et procèdent à un constat d'usage. L'arme du crime est saisie. Et pour nécessité d'enquête, le petit T.M, tout en pleurs, meurtrier contre son gré, et son père G. Théophile, propriétaire du fusil, sont arrêtés. Ce drame devrait assurément interpeller plus d'un, sur l'utilisation clandestine des armes à feu.
Ibrahim BAKOULE ( Correspondant régional)
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