Dans la nuit du lundi 6 mai 2019, Y. Kouassi, individu d'une trentaine d'années, a vécu deux infortunes. Lui le voleur qui croyait pourtant être à la fête, c'est à lui plutôt, qu'on fera la fête. Des informations données par nos sources, on apprend, en effet, que cette nuit du lundi-là, Y. Kouassi, ce désœuvré qui vit à Koumassi, décide de se faire des sous et autres biens, éventuellement.
Mais il faut tout de suite signifier que ce n’est pas de la façon la plus honnête qu'il entend le faire. Ça, c'est pour ceux qui veulent bien s’emmerder. Lui est un adepte de la facilité. Pas question de travailler pour les autres et être payé avec des broutilles par la suite. Pour Y. Kouassi, les autres sont ceux qui doivent crapahuter, et lui va tout simplement leur ravir les fruits de leurs efforts. Ayant donc repéré des jours à l'avance une concession à Marcory-Anoumanbo, où il croit exercer son sombre talent en toute impunité, il s'y rend.
Mais pour l'occasion, il est tout seul. Le garçon, un gros égoïste, préfère évoluer en loup solitaire, au lieu d'être en meute avec le fort risque de se retrouver avec une infime partie du butin, au moment du partage. Alors que là tout seul, il n'aura rien à partager avec qui que ce soit.
Plus tard, après avoir élaboré son plan qu'il croit avoir bien ficelé, Y. Kouassi se rend sur place et pénètre dans la concession-cible en toute discrétion. Et tout de suite, il est à la tâche.
Mais alors qu'il pensait que les choses se dérouleraient comme sur des chapeaux de roues et sans couac, les choses ne se passent exactement pas comme dans ses prévisions. Il est, en effet, surpris en pleine forfaiture par l'un des habitants des lieux. Ce dernier donne l'alerte par des cris. Et tout de suite après, la cour entière est en ébullition.
Le voleur présumé détale, et c'est la chasse à l'homme. Dans cette zone, il faut dire qu'on est sans pitié. Les habitants là-bas étant « aigris » de tout temps, pour leur quotidien qui n'est pas du tout un cadeau de Dieu. En clair, la vie n'est pas vraiment bien rose ici. C'est pourquoi, ils ne tolèrent pas que des voleurs viennent les spolier de leurs pauvres biens qu'ils se battent, au jour le jour, à acquérir.
Maîtrisant parfaitement les dédales de leur quartier, ses poursuivants parviennent à maîtriser Y. Kouassi. Ces derniers sont doublement en colère. D'abord parce que ce gars a osé venir leur voler leurs biens et ensuite, il leur a imposé une intenable course de vitesse. Et pour cela, il doit le regretter. Y. Kouassi est donc sauvagement battu.
Mais alors que l'on croyait que la cause est entendue pour lui, que vint à passer un véhicule que l'on dit être de transport d'agents des forces de sécurité. En tout cas, ces personnes-là sautent de leur véhicule et volent au secours du voleur présumé qu'ils soustraient des mains de ses bourreaux.
Sauveurs-bourreaux…
Cela fait, ces agents des forces de l'ordre présumés embarquent à bord de leur véhicule, l'individu qu'ils viennent de sauver. Y. Kouassi, bien que mal en point, est tout de même heureux d'avoir la vie sauve grâce à ces agents des forces de sécurité. En tout cas, c'est mieux que ces derniers le mettent à la disposition de la justice.
Mais on le verra, il va déchanter. Plus tard, en effet, le véhicule transportant le voleur présumé, arrive dans la commune de Treichville. Précisément à quelques mètres du passage à niveau situé entre le Chu et les locaux du supermarché « Sococe ».
En ces lieux, des témoins soutiennent avoir vu des hommes en tenue descendre du véhicule en question. Avec eux, Y. Kouassi le blessé qu'ils entraînent sur les rails, dans la pénombre. Et là, trois coups de feu éclatent, suivis de cris.
Juste après, poursuivent les témoins, ils voient les hommes en tenue présumés descendus à l'instant dans la pénombre, revenir précipitamment vers leur véhicule à bord duquel ils remontent aussitôt. Puis l'engin de démarrer en trombe et de disparaître dans la nature. Ces agents de l’ordre, cette fois, sont sans le gars avec lequel ils étaient à l'instant descendus de leur véhicule. Vraisemblablement, c'est sur lui qu'ils viennent de tirer.
Ce dernier est peu après découvert étendu sur les rails et grièvement blessé par balle. C'est bien Y. Kouassi qui, peu de temps après, est évacué aux urgences du Chu de Treichville, tout proche de là.
Sauvé in-extremis par des soins médicaux, il retrouve de la voix et explique les faits, tout en assumant le fait qu'il a effectivement été surpris alors qu'il volait et que des agents des forces de sécurité sont venus à son secours. Et comme l'indiquent les témoins, lui aussi affirmera que les porteurs de secours lui ont tiré dessus par la suite.
Informés, des éléments de la police se rendent successivement à tous les endroits liés à cette affaire, recueillent des témoignages et ouvrent une enquête, pour tout comprendre. Surtout, la grave accusation portée contre les éléments présumés des forces de sécurité. Comprendre pourquoi, ils peuvent avoir tiré sur un délinquant présumé, qu'ils venaient pourtant de sauver d'une mort certaine, aux mains de la foule déchaînée.
KIKIE Ahou Nazaire
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