Le siège de la mairie de Yopougon pourrait être le siège d’une marche de protestation qu’envisagent des populations de la commune, qui se disent victimes de la privation de leur droit en ce qui concerne l’alimentation électrique de leur cadre de vie. Sujet qui fait l’objet d’une crise entre eux, la mairie et la Cie, suite à l’arrestation dont une famille a été l’objet.

C’est une pratique qui ne surprend personne dans la capitale économique de Côte d’Ivoire, la fraude sur l’électricité appelée couramment ‘’courant parallèle ‘’. Selon les observateurs, Cette pratique est fréquente dans les quartiers populaires de la ville d’Abidjan, où les habitants ont du mal à joindre les deux bouts. C’est ce qui se passe dans ces sous-quartiers de la commune de Yopougon appelés Gesco-Ciel, Gesco Pays-Bas et Gesco- Petit Paris. En effet, apprend nos sources, dans la nuit du mercredi 03 juin 2019, une famille résidant à la Gesco, dont nous taisons volontiers l’identité, s’est faite arrêtée par les forces de l’ordre, notamment des éléments de brigade de la gendarmerie en compagnie d’agents de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) et la mairie. Cette arrestation serait consécutive à une allégation de fraude sur l’électricité commise par ladite famille. Informée, les riverains, solidaires de leurs cohabitants, ont piqué un accès de colère. Déplorant ces ‘’arrestations incessantes’’, ils ont entrepris de mener une grande marche de protestation ce vendredi 5 juillet 2019 jusqu’au siège de la mairie. « Cela fait la énième fois que nous constatons ces arrestations ici, à la Gesco. Nous disons non et non, trop c’est trop ! Demain, nous organiserons une grande marche en direction de la mairie pour étaler cette affaire. Vous ne pouvez pas placer des poteaux en bordure des voies qui n’ont jamais été éclairées d’ailleurs et sans raison valable. On ne peut pas vivre dans le noir alors que nous sommes en ville, et de surcroit à Abidjan », a signifié un habitant de ce quartier très en colère.

A la question de savoir pourquoi c’est la mairie qui est ciblée par la marche annoncée, l’un des responsables du quartier a donné l’explication selon laquelle les responsables communaux sont à la base de leur souffrance. Car, ils soutiennent ne pas reconnaitre le sous quartier ‘’Ciel’’ et bien d’autres sous quartiers naissants. Pourtant, ils travaillent à la viabilisation de ces espaces habités. « Ils y ont placé des poteaux électriques dont les ampoules ont été volées quelques mois auparavant sous l’indifférence totales des autorités. Donc, ce n’est pas sérieux cette affaire. Ils ne nous prennent pas au sérieux ces gens. Le portail de la cour de la famille arrêtée a été d’abord démoli par les gendarmes, les portes de la maison cassées, avant que ces agents n’y accèdent par la force. Ils les ont tous arrêtés la même nuit, femmes, enfants et adultes », fait savoir un témoin de la scène. Qui révèle pourtant que la mairie envoie ces agents prélever des taxes sur les commerçants dans la zone. « Nous protesterons ce vendredi contre tous ces amalgames. Nous sommes en danger », fait savoir un riverain du quartier, dépité, hésitant entre se rendre à son service et rester à son domicile, ce jeudi 4 juillet 2019, pour éviter toute surprise.

Emmanuel Djè Bi (Stg)

Source: linfodrome