Horreur des horreurs, ainsi pourrait-on se permettre de qualifier le crime commis par décapitation, au quartier « Orly 2 » à Daloa. Un crime imputé à un handicapé physique répondant au nom de D. Siaka, né il y a une vingtaine d’années, à Gbohogué (département de Daloa) et se présentant comme féticheur.
Par cet acte odieux, cet homme indigne ainsi la ministre Ly Ramata en charge du ministère de la Femme, de la famille et de l'enfant. Elle qui déplorait ces jours-ci même, l'assassinat dans le village de Wandaguhé (Daloa), d'une jeune femme répondant au prénom de Kadidjatou. Une jeune femme portant une grossesse et tuée à coups de fusil par son amant qui n’entendait pas être la risée de son entourage, parce qu'il aura enceinté une handicapée dont personne ne voulait comme femme. (Cf Soir Info du mercredi 26 juin 2019).
Une ministre qui se battait également, afin que soient retrouvés et présentés à la Justice, les individus qui ont, à Katiola, violé et tué ensuite une adolescente trisomique de 13 ans (Cf Soir Info du vendredi 28 juin 2019).
Ainsi, alors que cette membre du gouvernement se débat pour leur cause, il se trouve que c'est un de ces individus handicapés pour lesquels elle s'échine, qui viendra, par l'ignominie qui lui est imputée, jeter un coup de semonce sur son noble combat.
Mais c'est quoi donc cette autre histoire ? Sur ces tristes faits qui se sont produits le jeudi 27 juin 2019, nos sources indiquent que ce jour-là, il est environ 9h, quand D. Siaka se présente dans un domicile situé au quartier « Orly 2 ». Ce domicile-là est celui d’une famille très amie à lui.
Mais il se trouve que le chef de famille et sa femme sont absents. C'est donc seulement la petite Alima âgée de 7 ans seulement et fille du couple, qui est à la maison. Une petite fille qu'il appelle affectueusement « Manman » et qui lui répond par « Tonton ».
Les instants d'après, on voit le handicapé demander à la gosse de monter avec lui sur son tricycle, pour un petit tour. Et les voilà partis.
Mais longtemps plus tard, les voisins aperçoivent D. Siaka de retour et qui passe son chemin, sans cette fois faire un détour au domicile du couple qu'il connaît. Et là, c'est à toute vitesse qu'il le fait. Mais ce qui intrigue ses voisins qui l'observent, c'est que le handicapé est sans la fillette Alima, et de plus, le haut de ses vêtements est maculé de sang.
Qu'est ce que cela veut dire ? Où la gosse est-elle passée et d'où provient ce sang ? Et pourquoi D. Siaka va ainsi à vive allure, comme s'il avait le diable aux trousses ? Tout cela est bien curieux.
Monstrueux handicapé…
Instinctivement, les voisins alertent de bonnes volontés. Des habitants du quartier se lancent alors aux trousses du fuyard tout en hurlant son nom. Mais D. Siaka n'en a cure. Il continue plutôt de foncer.
A cet instant-là, ses poursuivants se disent convaincus de ce que le handicapé cache quelque chose de pas du tout clair. Ils accélèrent dans leur sprint et finissent par épingler D.Siaka. Ils le conduisent aussitôt à la police. Vu que l'homme, physiquement diminué, est incapable d'expliquer la présence de sang sur ses vêtements. Tout comme il aussi incapable de dire ce qu'il est advenu de la petite fille qu'il avait emmenée avec lui.
Les parents d'Alima sont alertés à leur tour, et ils foncent directement au commissariat de police. En leur présence, D. Sika est interrogé. Et là, ce que l'individu va révéler, est terrible à entendre. Selon ses propres propos, ses « génies » lui révèlent que la petite Alima est dotée d'un puissant pouvoir occulte dont elle entend se servir, pour le tuer.
Et pour ne pas que cela arrive, il décide de prendre les devants. C'est dans cette logique, qu'il réussit à trimballer la môme dans une broussaille, lui faisant croire qu'il va lui offrir de beaux cadeaux. La suite du récit de ce sadique handicapé est digne d'un film d'horreur.
A l'en croire donc, une fois loin des regards dans la broussaille, il se jette sur Alima qu'il empoigne. Puis, il lui serre fortement le cou jusqu'à ce que mort s'en suive. Cela fait, il use de son gros couteau, pour égorger la gamine jusqu'à lui trancher la tête. Cette tête-là, il la fourre dans un sachet plastique et l'enterre.
Du même couteau, il se sert pour sectionner la partie intime de la malheureuse petite fille. Cela fait, il embarque avec lui, le reste du corps et va l'ensevelir, à environ 1 km plus loin.
Puis, soutenant qu'après avoir commis ce crime rituel pour conjurer le mauvais sort qui devait s’abattre sur lui, il rentrait tranquillement chez lui, pour se débarrasser de ses vêtements en sang, lorsqu'il a été interpellé par les voisins.
Encaissant les terribles aveux du criminel présumé comme un coup de massue, les géniteurs de l'enfant tuée et mutilée, manquent de perdre connaissance.
Son audition terminée, le tueur présumé conduit les agents de police aux endroits où il a enterré les différentes parties du corps d'Alima. Celles-ci sont exhumées et transférées à la morgue.
Choqué par le récit horrible du handicapé, le commissaire divisionnaire et préfet de police du Haut Sassandra, Ouattara Lanciné, le met à la disposition du parquet de la section du Tribunal de Première instance de Daloa.
Cette macabre histoire laisse encore en émoi, la Cité des antilopes où l'on se pose mille questions.
Julien LENOIR (Correspondant régional)
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