Une vie devant lui qui s’est brutalement stoppée en avril dernier. Joel Crockett était un ado de 19 ans comme tous les autres. Même s’il était atteint du syndrome d’Asperger et qu’il avait quelques difficultés d’apprentissage, son quotidien n’était pas différent de celui des autres enfants de son âge. Comme eux, il aimait passer des heures sur sa Xbox et jouer en ligne.

Sauf que les parties en ligne se sont vite transformées en calvaire pour lui. « Joel était vulnérable. Il a été menacé et intimidé pour acheter des jeux, il a utilisé différentes cartes de crédits, a été en découvert… bref il a fait des choses qui ne lui ressemblaient pas vraiment », raconte Ruth, sa maman, au Mirror.

Des photos nues de lui

Il s’avère que le jeune homme était harcelé. Une intimidation qui se poursuivait lorsqu’il jouait en ligne sur sa console. « Un jour, je suis allé dans sa chambre et il m’a dit qu’un garçon de son école partageait des photos nues de lui. Joel m’a dit que ce n’était pas vrai et que je ne devais pas m’inquiéter… Sauf qu’il s’agissait de la vérité et qu’il semblait incapable de s’en occuper ». Poussé dans ses retranchements, Joel a fini par penser au pire.

« Trois jours avant son décès, je l’ai entendu se faire narguer sur la Xbox. On l’insultait de plusieurs noms… », poursuit la maman. « Vers la fin, j’ai remarqué des signes d’humeur déprimée mais je ne pensais jamais qu’il se tuerait. Il était plus silencieux que d’habitude et il dormait beaucoup. »

Mais la pression était trop forte pour le jeune adolescent. En avril, il s’ôte la vie dans son domicile de Liverpool. « J’aurais couru jusqu’au bout de la terre pour le protéger. Je serais allé directement à la police si j’avais su à quel point c’était devenu difficile pour lui. ».

« Il était la seule personne qui me restait »

Ruth pense que son fils a peut-être subi un chantage sur sa Xbox à propos des photos puisqu’il lui avait demandé une « somme forfaitaire » trois jours auparavant. Elle a refusé de le lui donner mais regrette maintenant de ne pas l’avoir fait.

Depuis sa mort, Ruth a été contrainte de quitter son emploi de soignante et d’emménager avec sa mère, la mort de son fils laissant un « trou béant » dans sa vie. Elle a déclaré : « Je prends des médicaments. Le traumatisme est épouvantable. Il était la seule personne qui me restait. Cela a bouleversé ma vie. Sa perte est horrible mais j’espère obtenir justice. C’est tout ce que je veux pour le moment. »

Source: Sudinfo.be