L’affaire d’agrobusiness, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, où plus de 200 milliards de francs Cfa de pauvres personnes ont été emportés, n’a pas servi de leçon. Plusieurs autres Ivoiriens se sont laissé flatter par une publicité mensongère sur le Net et à travers des prospectus dans la ville de Grand-Bassam. De quoi s’agit-il ?
En début du mois de juin 2018, la toile est inondée par une nouvelle entreprise d’agro-business. Il s’agit de la Société coopérative simplifiée (Scoops) Djamo-Djamo. À travers des films institutionnels et des textes précis et flatteurs, les responsables invitent les souscripteurs qu’ils appellent adhérents, à les rejoindre. Contrairement aux échecs de sociétés d’agrobusiness, Scoops Djamo-Djamo s’est attachée les services de ‘’partenaires solides’’. Il s’agit de la Société internationale d’expertise (Sie) et de l’entreprise Symbol qui se chargeront, en ce qui les concerne, d’acheter les productions et de les écouler, la plupart, hors de la Côte d’Ivoire.
Avec cette ‘’assurance’’, Scoops Djamo-Djamo et ses ‘’partenaires’’ proposent, pour l’acquisition d’un hectare de riz, la somme de 450.000 francs Cfa. Pour la plantation de haricot sur un espace similaire, l’adhérent doit débourser un million de francs Cfa. En six mois, l’adhérent bénéficiera entre 200 et 219% de revenu sur investissement (Rsi). Soit un peu plus de trois millions de francs Cfa pour l’adhérent qui aura choisi le champ de haricot, et plus d’un million de francs de bénéfice pour le champ de riz. Les adhérents n’ont rien à craindre, ils pourront visiter les terres cultivables à Grand-Bassam où siège Scoops Djamo-Djamo, et à Yamoussoukro où un village a décidé de leur céder toute sa terre.
Plusieurs marchés sont conclus dès le 8 juin 2018 par une trentaine d’adhérents en espérant en décembre 2019, bénéficier des Rsi. C’est pourquoi, ces adhérents y ont investi, pour la plupart, tous leurs revenus dans le but de remporter le jack pot.
Au mois de décembre 2018, Scoops et ses partenaires ne font pas signe de vie. Lorsque les adhérents les relancent, ils demandent de patienter quelques semaines supplémentaires jusqu’en janvier 2019. Plus d’un an après le lancement des opérations de Djamo-Djamo, plus rien.
La direction de la Police économique et financière est saisie, le jeudi 19 septembre 2019, par plusieurs ‘’adhérents’’. La sous-direction des enquêtes financières de ladite police est actionnée. Des éléments descendent à Grand-Bassam, au quartier Impérial, au siège de Scoops Djamo-Djamo.
Dubois D.D. M., de nationalité française, est interpellé. Il est le secrétaire général de Scoops Djamo-Djamo. À la question de savoir où se trouve son ‘’patron’’ Zahi Alain, de nationalité ivoirienne, il donne des informations parcellaires sans la localisation exacte. Il tente de justifier la non-réalisation des champs à Grand-Bassam, par une forte inondation dans l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire. Les enquêteurs tombent des nus, puisqu’au cours de la saison des pluies, aucune inondation n’a été signalée à Grand-Bassam en 2019. Il enchaîne pour dire qu’à Yamoussoukro, un litige foncier a suscité la colère des jeunes qui ont détruit tous les champs.
Tout ceci est faux. C’est pourquoi, il est embarqué au même titre que Panghoua N.S.I., la trésorière de ladite entreprise. Elle a quitté son Congo (Brazza) natale, rien que pour Scoops Djamo-Djamo. En plus de Zahi, la Police économique et financière, selon nos sources, recherche activement Gnanzou L.C. (directeur de Sie), déjà recherché dans la première affaire d’agro-business en Côte d’Ivoire. Cette entité de la police ivoirienne, membre du comité de veille, est en train de réunir le puzzle de cette nouvelle affaire de scandale d’agrobusiness, où plusieurs millions ont déjà été escroqués.
M’BRA Konan
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