Malgré sa toge et autres apparats d’homme de loi, il n’a vu que du feu. Un huissier de justice en fonction à Abengourou, s’est fait sérieusement arnaquer. Au point de se faire soutirer la rondelette somme de 5 414 000 Fcfa. C’était dans le courant de l’année 2018. Le 11 octobre dernier, la victime a mis le grappin sur le malfaiteur.
Selon les informations fournies par nos sources, un huissier de justice qui répond aux initiales de K.B.M. a un ami de longue date âgé de 35 ans qui répond au nom de Kouao Kouao. Le 6 mars 2018, l’ami en question qui est planteur, lui fait cas d’une bonne affaire dont il pourrait profiter pour se faire de l’argent. Il indique en effet à l’huissier qu’une femme malade et grabataire a un besoin urgent d’une somme de 500 000 Fcfa. En retour, elle donne en garantie sa plantation de cacao que K.B.M. pourrait exploiter pendant quelques années. Pour mieux convaincre l’huissier, Kouao Kouao lui présente un jeune homme qui serait le fils de la femme malade. Et pour bien faire les choses, le jeune homme en question présente la carte d’identité de sa prétendue mère pour les éventuels documents à établir pour l’accord. K.B.M n’hésite pas. Il donne les 500 000 Fcfa à son ami.
Le 23 mars 2018, Kouao Koua revient à la charge. Cette fois, il indique qu’un vieil homme veut lui aussi hypothéquer sa plantation en échange de la somme de 3 millions de Fcfa pour financer le concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration (Ena) de son fils. Encore une fois, l’huissier de justice fait confiance à son ami et s’exécute.
Le 18 juin 2018, le scénario se répète. Cette fois, Kouao Kouao se présente avec une femme visiblement en difficulté financière. Son besoin s’élève à un million de Fcfa. K.B.M., agissant comme étant sous l’emprise d’une force occulte, accède à la requête de son ami sans sourciller et lui remet la somme demandée. Cela fait, quelques semaines plus tard, Kouao Kouao, indique à son ami huissier que pour toutes ces transactions, il a réussi à acquérir au total huit (8) hectares de plantations de cacao qu’il pourra exploiter tranquillement pendant quelques années pour recouvrer l’argent investi et même faire des bénéfices. Mais pour ce faire, il faudra qu’il débourse encore un peu d’argent pour l’entretien et la récolte des plantations en question. Qu’à cela ne tienne. Le pauvre huissier injecte encore 914 000 Fcfa dans l’affaire.
En octobre 2018, lorsque s’ouvre la campagne cacaoyère, l’homme de loi qui s’attend enfin à jouir de son investissement, entre en contact avec son ami. Qui lui demande de patienter jusqu’en décembre 2018. A la période indiquée, lorsque K.B.M tente de rentrer en contact avec son ‘’associé’’, ce dernier est injoignable. Il a disparu de la circulation. Ce n’est qu’en avril 2019, qu’il reprend contact avec l’huissier à qui il fait parvenir la somme de 30.000 Fcfa. Foutaise. K.B.M. est dans tous ses états.
Quand il demande à rencontrer Kouao Kouao pour faire la lumière sur cette affaire, ce dernier disparait à nouveau. L’homme de loi entame alors des investigations pour avoir le cœur net sur les prétendues plantations mises en garanties. Et là, il est abasourdi. Car il se rend vite compte que ces plantations n’ont jamais existé. En réalité, les planteurs qui feignaient d’être en détresse, n’étaient que les complices de Kouao Kouao. En clair, il s’est fait arnaquer.
Le 11 octobre dernier, l’escroc est aperçu au grand marché d’Abengourou par la secrétaire de l’huissier. Il est alors appréhendé par la police. Comparaissant à la barre du tribunal de 1ère instance d’Abengourou le 16 octobre dernier, Kouao Kouao a écopé de 5 ans d’emprisonnement femme.
Zéphirin NANGO
Voir aussi
- Gonzagueville : Son voleur lui impose un marathon d’environ 1 kilomètre à 3 h du matin
- Harcèlement sexuel : Une cliente et son marabout devant les tribunaux d’Abidjan
- Une vingtaine de victimes dans un accident de la circulation sur l'axe Koun-Fao-Agnibilékrou
- Toupah : Un camion de livraison de boisson se renverse, des villageois retrouvés ivres sur les lieux
- Libération des chambres universitaires : Des étudiants quittent les cités en pleurs