Ba Dessieka Yann Hans n’est plus. Il a été découvert, au domicile de ses parents maternels, à Yopougon, au quartier Maroc non loin du stade Pierre Marie, sous son lit, baignant dans une mare de sang, le lundi 4 novembre 2019, au petit matin, par sa mère G. Léonce, totalement bouleversée. Selon des sources médicales proches de l’enquête, il aurait eu plusieurs fractures des membres et au niveau du visage.
Que s’est-il passé pour que le jeune homme connaisse une triste fin dans la maison où il était censé être mieux en sécurité ?
Selon les informations à notre disposition, le samedi 2 novembre 2019, une belle ambiance règne au domicile jusque tard dans la soirée. Le lendemain dimanche, lorsque la maisonnée se réveille, Yann Hans manque à l’appel. Où est-il passé, lui qui n’est pas sorti le samedi. La suite, c’est G.G. David, présenté comme le suspect numéro un, qui raconte « C’est moi qui l’est tué, dans la nuit du samedi. J’étais sur mon Pc (ordinateur portable, ndlr) et Yann est venu mélanger mes données. C’est pourquoi, je lui ai donné un coup de genou dans le visage et il s’est affaissé. Je ne me suis plus occupé de lui et j’ai continué à travailler jusqu’à ce que nous dormions », confie-t-il aux policiers venus l’interpeller. David continue dans son récit en ajoutant que c’est lorsqu’il s’est réveillé le dimanche 3 novembre 2019, le matin, qu’il s’est rendu compte que le petit Yann est décédé. « Le reflexe que j’ai eu, je l’ai pris et je l’ai caché sous le lit. D’ailleurs, je suis brouteur et je le fais depuis l’âge de 12 ans », déclare David qui en a aujourd’hui 29.
La mort de Yann, loin d’être un accident, est également marquée par un fait des plus rocambolesques. Quelques heures après la découverte macabre, le lundi peu après 21h, un jeune homme, connu dans le quartier sous le prénom de Kévin, fait irruption dans la maison par l’arrière-cour. Il fonce tout droit dans la chambre de Yann et David. Les témoins soutiennent l’avoir vu s’étaler sur le lit sous lequel le corps de Yann a été retrouvé. Ensuite, il débarque dans la chambre voisine et fait main basse sur l’ordinateur de David. Il ressort de la maison et se met à détruire ledit ordinateur, après avoir récupéré le disque dur. Les membres de la famille, qui sont surpris par une telle présence, mettent la main sur Kévin et font appel aux policiers du commissariat du 17e arrondissement. Kévin est interpellé, l’ordinateur endommagé et le disque dur sont saisis. Le mardi 5 novembre 2019, lorsque la famille de Yann s’informe auprès des policiers du 17e arrondissement, pour connaître la suite, elle est informée que Kévin va être transféré à la Police criminelle qui a été saisie. Mais seulement voilà : une source proche de la police (police criminelle) fait état de ce que le suspect ne figure nulle part dans les fichiers. Aussitôt, la famille repart au 17e arrondissement pour en savoir davantage. Elle est avertie que Kévin a été plutôt mis à la disposition du parquet.
D’ailleurs, le jeudi 7 novembre 2019, le procureur convoque G. Léonce, la génitrice de Yann. Elle explique qu’elle a été informée de la disparition de son fils, dans la nuit de samedi (elle habite dans un autre quartier, Yopougon-Niangon-Bagnon). Et qu’il ne serait pas revenu de sa virée. Elle décide alors de passer la nuit sur place et attendre le lendemain matin, pour saisir la police. À son réveil, son attention est attirée par le fait que David qui partage la même chambre que Yann, a passé la nuit dans la cuisine. Lorsqu’elle veut comprendre ce qui a obligé David à abandonner la chambre pour la cuisine, elle découvre une tâche de sang sur le drap du lit lorsqu’elle y accède. Lorsqu’elle va plus loin, elle découvre du sang sous le lit et… horreur ! Elle découvre le corps sans vie et ensanglanté de Yann Hans, son fils, sous le lit. C’est à travers un cri strident qu’elle alerte le voisinage et surtout une équipe du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la Police, en patrouille. L’homme qu’on dit être sorti est en réalité tué et caché sous le lit de sa chambre.
Devant le procureur, Léonce, la maman de Yann Hans, apprend également que le dossier est vide. Du moins, il ne comporte que la seule déclaration de David, le suspect qui, selon une enquête de proximité, est un accroc de la drogue.
En tout cas, beaucoup de zones d’ombre enveloppent ce meurtre. Pourquoi aussitôt interpellé, David s’est-il empressé de déclarer qu’il est brouteur. Pourquoi n’a-t-il pas fui de la maison, alors qu’il venait de commettre un crime ? Pourquoi soutien-t-il être brouteur, alors qu’il n’a aucune notion ni connaissance en informatique, selon les tests effectués ? Pourquoi Kévin débarque-t-il en cachette sur le lieu du crime, pour s’emparer de l’ordinateur ? Pourquoi le commissariat du 17e arrondissement n’a pas ajouté la pièce à conviction (Pc et disque dur) au dossier ?
Voilà autant de préoccupations qui ont obligé le procureur à mettre sous scellé le corps de Yann Hans, depuis le jeudi 7 novembre 2019, qui est actuellement dans une grande morgue à la sortie de Yopougon.
Signalons que le père de famille, Gohourou Zadi, un ex-agent du Conseil de l’Entente, est décédé le 10 mars 2019 dans des conditions que la famille qualifie de ‘’douteuses’’. Tout comme l’inhumation, le 10 mai 2019 à Guibéroua, pour laquelle certains parmi les proches ‘’ont refusé’’ d’y participer.
M’BRA Konan
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