Depuis le lundi 18 novembre 2019, Kouassi Djê B. a été déféré devant le parquet du Plateau, pour répondre des actes d’escroquerie, de faux et usage de faux en écriture, pour avoir soutiré la somme de deux cent quarante-trois million quatre cent cinquante-sept deux cents (243.457.200) francs Cfa à une entreprise de microfinance qui l’emploie en tant que l’un des responsables du parc informatique et des données confidentielles.
La microfinance (nous taisons volontairement le nom) spécialisée dans les prêts à porter, a, à son arc professionnel, la gestion de plusieurs retraités qui utilisent ses agences pour recevoir leurs pensions. En clair, des centaines de personnes du troisième âge qui ont rendu de bons et loyaux services à la nation perçoivent leur jeton de retraite. Cette microfinance ayant montré sa parfaite gestion de ces retraités, s’est vu confier d’autres charges financières. On en est là lorsque cette ‘’banque’’ crédible commence à connaître des tensions de trésorerie en début d’année 2018. D’ailleurs, le mois de mars 2018 est triste pour les pensionnaires et autres clients. ‘’Il y a un problème informatique au niveau de nos guichets’’ est la phrase édulcorée qui cache mal des retraits à grande échelle dans des caisses, par un tiers.
C’est qu’au moment où la direction se rendait compte de la disparition des sous des caisses sans que cela ne parvienne aux clients, Kouassi B. était à la manœuvre. Ce jeune technicien de 32 ans, qui avait accès aux fichiers des nombreux retraités, avait également le code d’accès des données bancaires. Muni donc de ces deux éléments clés d’une banque, ce ‘’brouteur’’ va, depuis son ordinateur, mettre en place une stratégie.
Très malin, il cible des agences de la microfinance, en difficulté de paiement. Il fait des transferts successifs dans lesdites agences. À bord de sa voiture, il fait le tour pour encaisser l’argent des retraités dans des agences ‘’en faillite’’. Pendant donc un an et huit mois, M. Kouassi va procéder ainsi pour soutirer la somme de 243.457.200 francs Cfa.
Avec cette importante manne financière mal acquise, il se lance dans les élections municipales de 2018 dans la circonscription de Taabo, pour espérer bénéficier d’immunité en cas de victoire. En sus, il s’offre à coût de millions de francs Cfa, plusieurs biens personnels, notamment des taxis et des biens immobiliers.
Selon nos sources, la Direction de la Police économique et financière (Dpef) est saisie de cette malversation. Elle actionne sa sous-direction des enquêtes qu’elle lance aux trousses de Kouassi B. Dès lors, le jeune cadre, qui faisait bombance, n’apparaît plus dans sa région. Il se sait traqué et va se planquer dans le village de Modeste à Grand-Bassam, croyant avoir échappé à la police qui le recherche activement.
Le mardi 12 novembre 2019, au moment où il s’attendait le moins, des policiers de la sous-direction des enquêtes de la Dpef débarquent et l’arrêtent, selon les mêmes sources. Après six jours d’audition et de confrontation de preuves, il a été déféré le lundi 18 novembre 2019 devant le parquet.
Et dire que Kouassi B. voulait être le premier magistrat d’une commune. Lorsque nous avons approché, le mardi 19 novembre 2019, la sous-direction de la Dpef pour plus d’informations, celle-ci nous a renvoyé à sa hiérarchie. Toutefois, les autorités, à travers cette importante prise, devraient actionner la haute autorité de la bonne gouvernance, pour ‘’surveiller un peu’’ le mode de financement des actions publiques par des individus, notamment les campagnes politiques. Il y va de la moralisation de la société.
M’BRA Konan
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