Dans le département d'Abengourou, dans une localité relevant de la sous-préfecture de Yakassé-Féyassé, à une trentaine de kilomètres au Nord de la capitale de l’Indénié, il y a quelques jours, une affaire cocasse a entraîné une bataille généralisée, au point de faire couler du sang.
C’est que, lors de la construction des logements des enseignants, les bâtiments ont littéralement été regroupés sur le même site. Ainsi, le Directeur de l’une des écoles et sa famille vivent juste à quelques mètres du logement de l’un de ses adjoints. Cette proximité des habitations va malheureusement faire le lit d’une ambiance délétère entre les deux familles.
Aucune épouse, en effet, ne veut sentir la présence de l’autre. Regards teintés de haine, jurons et autres injures en paraboles sont régulièrement proférés dans une atmosphère de jalousie mal contenue. A l’évidence, chaque femme intime formellement l’ordre à ses enfants de ne pas adresser la parole à leurs voisins. Jusque-là, les chefs de famille essaient de se mettre au-dessus de cette crise larvée.
Le 3 novembre 2019, ce conflit latent va malheureusement prendre une autre tournure. Ce jour-là, en effet, des ânes appartenant à un habitant du village, investissent le domaine scolaire. Dans leur traversée, les animaux déversent leurs excréments non loin des habitations du Directeur et de son adjoint. Il n’en faut pas plus pour que chaque femme accuse sa voisine d’avoir délibérément déversé des excréments d’âne sur son domaine.
Très vite, la situation qui n’attendait qu’un élément déclencheur, s’envenime. Les deux femmes s’empoignent, roulent au sol dans une rare violence. Les enfants, qui ne sont pas loin, entrent eux aussi dans la danse. Ils se saisissent les collets. Tabourets, pilons, vases de nuit et autre objets domestiques sont lancés dans une ambiance terrible. Les premiers blessés sont enregistrés. Les maris, alertés, se déportent sur le ‘’champ de bataille’’ et volent au secours de leurs familles.
Le Directeur et son collaborateur s’empoignent à leur tour. Défavorisé par sa petite taille, le premier responsable de l’école est soulevé dans les airs et projeté lourdement au sol. Quand il se relève, d’un bond prodigieux, il arrive à fendiller les lèvres de son collaborateur par un coup de tête bien ajusté. Uppercuts, jeux de jambes assortis d’une tentative de fauchage, mouvements circulaires de la tête pour chercher une faille, directs, tout y passe. Les deux familles se tabassent. Des témoins accourent et mettent finalement un terme à la honteuse bagarre.
La notabilité, saisie, engage une médiation pour ramener le calme. Outré, l’inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire a, quant à lui, menacé de muter lesdits enseignants en cas de récidive.
Zéphirin NANGO
Voir aussi
- Gonzagueville : Son voleur lui impose un marathon d’environ 1 kilomètre à 3 h du matin
- Harcèlement sexuel : Une cliente et son marabout devant les tribunaux d’Abidjan
- Une vingtaine de victimes dans un accident de la circulation sur l'axe Koun-Fao-Agnibilékrou
- Toupah : Un camion de livraison de boisson se renverse, des villageois retrouvés ivres sur les lieux
- Libération des chambres universitaires : Des étudiants quittent les cités en pleurs