La cité d’Agboville s’est réveillée ce mardi 28 janvier 2020, dans une ambiance peu enviable. Une situation qui fait suite à une tentative avortée d’affrontement entre élèves issus de communautés ethniques différentes, la veille lundi.
Tout est donc parti très vite ce mardi matin. Les belligérants venus des villages abbey ont délogé les élèves des lycées 1 et 2 avant de prétendre étendre leur toile dans les autres établissements puis de dérouler le tapis de l’attaque dans le camp adverse. Ils seront très vite recadrés et stoppés par les forces de l’ordre déployées dans les environs des structures scolaires.
Indignés par ce recadrage, l’affrontement entre corps habillés et les insurgés s’est avéré inévitable. Si les prétendus élèves se sont prémunis de pierres, de gourdins, de machettes et autres objets contondants, du côté des forces de l’ordre, on pouvait compter des fusils de type AK47, des matraques, des gaz lacrymogènes et plusieurs autres matériels. La bataille des lycées 1 et 2 tourne rapidement à l’avantage des insurgés qui étaient en nombre impressionnant. Ils parviennent même à soustraire des cagoules et des matraques aux agents de sécurité. Sur le front du lycée 3, une autre bataille ayant pris l’allure de guerre tourne à nouveau à l’avantage des lanceurs de pierres. Les tirs de sommation et les gaz lacrymogènes qui fusaient de toutes parts n’ont pas suffi à décourager les envahisseurs très déterminés à atteindre leur objectif.
Du côté des jeunes nordistes, c’était le calme plat. Ils s’étaient confinés à la gare routière, à quelque trois cents mètres du rond-point de l’Agnéby. Mais quelle est la cause de cette soudaine saute d’humeur. Bien malin celui qui pourra dire avec exactitude la motivation réelle. Pour certains, cet énième épisode des affrontements prend sa source dans le mécontentement des élèves du lycée 1 qui protestent contre le manque de tables bancs. Pour d’autres, les jeunes abbeys se soulèvent contre les agressions perpétrées sur eux par leurs camarades d’origine ‘’dioula’’. Pour un troisième courant, c’est la bataille entre des groupes d’élèves dealers pour s’adjuger le leadership. Une autre interprétation mentionne que plusieurs élèves sont interdits d’accès à l’école par leurs camarades qui les accusent de vols de téléphones portables. Comme l’on constate, les justificatifs varient d’un individu à l’autre.
Notons cependant que le bilan est lourd. Ce sont 8 gendarmes blessés à l’arme blanche, trois civils et quatre élèves dont un par balle. Ce dernier a reçu une décharge de chevrotine dans la bataille du lycée 3. Sa jambe gauche a été littéralement broyée par la balle issue du fusil AK47 pointé à bout portant par un soldat. L’on note également plusieurs arrestations dans le camp des révoltés.
Célestin KOUAME
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