L'affaire dépasse l’entendement. Elle démarre il y a un an, en février 2019. Une professeure des écoles de l’agglomération nancéienne âgée d’une trentaine d’années se retrouve aux urgences psychiatriques de l’hôpital de Nancy après une tentative de suicide par ingestion de médicaments.
Elle révèle alors à un interne qu’elle serait sous l’emprise d’un amant d’une quarantaine d’années, et que ce dernier ferait pression sur elle pour qu’elle tourne des vidéos pornographiques avec ses deux petites filles âgées de 5 et 7 ans. L’institutrice confesse qu’elle aurait cédé et qu’elle se serait effectivement filmée en train d’imposer des actes de nature sexuelle à ses enfants.
L’amant et le mari arrêtés
Suite à ces confidences glauques, l’interne prévient la direction de l’hôpital. La justice est ensuite alertée et une enquête est ouverte. Ce qui débouche sur l’arrestation, en novembre dernier, de la professeure des écoles et de son amant.
Au cours de sa garde à vue, ce dernier reconnaît avoir reçu des vidéos pédopornographiques mettant en scène les deux enfants de l’enseignante. Certaines de ces séquences ont d’ailleurs été saisies par les enquêteurs. Durant son interrogatoire, l’amant accuse également le mari de l’institutrice d’avoir abusé de ses enfants.
Conséquence : l’époux est à son tour arrêté et placé en garde à vue. Lui nie les faits. Mais à l’issue des auditions, tout le monde est déféré devant une juge d’instruction.
L’enseignante et son mari sont mis en examen pour « agressions sexuelles et viols incestueux sur des mineurs de moins de 15 ans » et « corruption de mineurs de moins de 15 ans ». La prof se voit également reprocher une « captation d’images pédopornographique ».
Quant à son amant, il est mis en examen pour « complicité de viols, d’agressions sexuelles et de captation d’images pédopornographiques » et pour « corruption de mineur ». Les trois protagonistes de ce dossier hors norme qui n’ont pas de passé judiciaire de délinquant sexuel, se sont ensuite retrouvés devant un juge des libertés qui les a tous placés en détention provisoire.
Les auditions sont de « simples précautions »
Les deux enfants de l’enseignante ont, eux, été confiés au conseil départemental et placés dans un foyer d’accueil. La juge d’instruction en charge de l’affaire, a décidé de vérifier qu’il n’y avait pas d’autres victimes. Elle va donc faire entendre par les policiers de la brigade de protection sociale les élèves et anciens élèves de la professeure des écoles. Des convocations à l’hôtel de police de Nancy ont été adressées ce vendredi à leurs parents. Au total, ce sont 118 écoliers ou anciens écoliers qui vont être interrogés dans les prochains jours.
Contacté, le procureur François Pérain précise qu'« aucun élément ne laisse à penser que l’enseignante s’en soit prise à ses élèves ». Les auditions ne sont donc que de « simples précautions ». Le magistrat ajoute que « France Victimes 54, l’association d’aide aux victimes qui assure des permanences à la cité judiciaire, se tient dès à présent à la disposition des parents concernés pour assurer un accompagnement en cas de besoin ».
Voir aussi
- Gonzagueville : Son voleur lui impose un marathon d’environ 1 kilomètre à 3 h du matin
- Harcèlement sexuel : Une cliente et son marabout devant les tribunaux d’Abidjan
- Une vingtaine de victimes dans un accident de la circulation sur l'axe Koun-Fao-Agnibilékrou
- Toupah : Un camion de livraison de boisson se renverse, des villageois retrouvés ivres sur les lieux
- Libération des chambres universitaires : Des étudiants quittent les cités en pleurs