Une traque au phacochère a viré au drame pour un chasseur à Gbéléban qui, par mégarde, a abattu son jeune frère au fusil.

L’individu, Bakary Bamba, 38 ans, cultivateur et s’adonnant à la chasse par occasion, a comparu, jeudi, devant la section de tribunal d’Odienné. Tout comme lors des premières auditions, il a soutenu devant le juge avoir confondu son cadet, Issouf Bamba, au gibier convoité.

Reconnu coupable des faits d’homicide involontaire et de détention illégale d’une arme à feu de catégorie 5 (un calibre 12), il a été condamné à trois mois d’emprisonnement ferme, assortis de cinq années de privation de ses droits civiques. Il devra également payer une amende de 50 000 F CFA et deux mois de parution de son affaire dans un quotidien de la place.

Le juge s’est départi du parquet qui avait requis une peine de 12 mois avec sursis. Il a évoqué « des faits graves », déplorant la récurrence des affaires de ce type dans la localité. « En moins de deux ans de présence à Odienné c’est la troisième affaire d’accident de chasse à Gbéléban que je juge. Je ne souhaite plus voir cela. La prochaine fois nous allons ouvrir une information pour crime », a-t-il averti.

Pour la présente affaire, les faits se déroulent dans la matinée du 13 juillet 2020, dans la plantation familiale des Bamba. Il est 9 heures ce jour quand, Bakary, armée de son calibre 12 se lance sur des traces attribuées à un phacochère. A peine quelques mètres parcourus qu’il perçoit des mouvements derrière des feuillages.

Sans attendre d’apercevoir l’animal pisté, il presse la détente de son fusil. Les chevrotines atteignent de plein fouet la cible. Mais en lieu et place de cris d’un cochon agonisant, c’est plutôt une voix se tordant de douleurs qui fuse de derrière les feuillages.

Pris de panique, le tireur balance loin son fusil, se lance dans un sprint, criant au secours à tue-tête. De bonnes volontés accourent des plantations voisines pour découvrir plus tard son jeune frère, agonissant, baignant dans une mare de sang.

Le tireur va être conduit à la sous-préfecture de Gbéléban puis déféré à Odienné. A la barre, il a soutenu avoir été dans l'ignorance de la présence de son frère, habituellement à son poste de vigile à l’heure du drame, dans la plantation familiale. Une plantation placée sous la gestion de l’aîné de la fratrie et qu’entretenaient les plus jeunes.

kg/ask

Source: AIP