Après trois jours de captivité, les centaines d'écolières enlevées au Nigeria ont été libérées. Leurs familles peuvent de nouveau respirer.
Les traits de leurs visages tirés par la fatigue, les fillettes et adolescentes sont arrivées très tôt ce mardi matin à la maison du gouvernement à Gusau (capitale de Zamfara) dans plusieurs mini-bus. Les autorités leur avaient remis un hijab propre bleu ciel.
Certaines étaient blessées, notamment au pied, d'autres déshydratées et toutes choquées...
Les autorités les ont ensuite réunies dans un auditorium pour entendre le gouverneur de l'état de Zamfara et écouter l'hymne nationale nigérian.
Les 279 jeunes filles, et non pas 317 comme annoncé vendredi dernier, avaient été enlevées dans leur pensionnat de Jangebe dans le nord-ouest du Nigeria. Il s'agissait du quatrième enlèvement de masse d'écoliers en moins de trois mois dans cette région, où des groupes criminels, appelés "bandits", multiplient les vols de bétail à grande échelle et pratiquent les enlèvements contre rançon.
Les autorités de Zamfara ont l'habitude de discuter avec ces groupes criminels, mais affirment ne pas avoir versé de rançon. Depuis plus d'un an, elles négocient des accords d'amnistie en échange de la remise de leurs armes.
Le nombre des "bandits" est incertain, mais ces groupes armés attirent de plus en plus de jeunes désœuvrés de ces régions où plus de 80% des habitants vivent dans l'extrême pauvreté.
Certains de ces groupes comptent des centaines de combattants, d'autres, seulement quelques dizaines.
Au NIgeria, les violences criminelles ont fait plus de 8 000 morts depuis 2011 et forcé plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) publié en mai 2020.
L'autre inquiétude est que la multiplication de ces kidnappings n'aggravent encore la déscolarisation, particulièrement des filles, dans cette région qui compte déjà le plus grand nombre d'enfants n'allant pas à l'école au Nigeria, selon l'ICG.
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