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21 Mai

Interpellée pour incitation au trouble et appel au meurtre

Selon l'article 65 de la loi N° 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité; " Est puni de six mois à deux ans d’emprisonnement et de 1.000.000 à 5.000.000 de francs CFA d’amende, le fait pour toute personne de communiquer ou de divulguer par le biais d’un système d’information, une fausse information tendant à faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes a été commise ou va être commise "; et l'article 62 de la même loi "Est puni de un mois à cinq d’emprisonnement et de 1.000.000 à 20.000.000 de francs CFA d’amende, le fait pour une personne de produire, de mettre à la disposition d’autrui ou de diffuser des données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système d’information." C’est de ces infractions que FN, l’interpellée de notre récit du jour est suspectée d’être coupable.

Le mercredi 19 mai la page Facebook «Succès» lance une vidéo en direct. Dans cette vidéo qui dure 19 minutes et 53 secondes, on peut constater une voix féminine qui s’adresse à plusieurs commerçants au marché d’Adjamé à Abidjan. L’auteur de la vidéo indexe la communauté nigérienne. Elle mentionne une vidéo parue sur Facebook dans laquelle des ivoiriens résidant au Niger auraient subi des actes de violence et des sévices corporels de la part des nigériens. Cette information provoque l’indignation non seulement des commerçants, mais également des abonnés de la page « Succès ». Ces propos suscitent 14 mille réactions et plus de 8 mille partages à travers la toile. Ils sont pour la plupart accompagnés de messages à caractère xénophobes et d’appels à s’attaquer à l’intégrité physique de la population nigérienne vivant en Côte d’Ivoire. Les conséquences sur le terrain ne se font pas à attendre. En début d’après-midi, la communauté nigérienne, est prise à partie par des groupes de jeunes en colère. D’abord à Daloa, puis cela s’étend dans plusieurs communes dans le district d’Abidjan. Les entreprises et commerces sont détruits et pillés. Les agressions se poursuivent même sur d’autres communautés faisant ainsi de nombreux blessés et un mort.

Les enquêtes menées par la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) avec l’appui du Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN) ont permis de remonter à l’utilisateur de la page qui a lancé l’appel. Interpellée puis conduite dans les locaux de la PLCC, FN a été soumise à une audition. Elle reconnait être l’auteur de la vidéo. Mais, affirme ne pas être responsable des troubles car, elle a juste relayé ce qu’elle avait entendu. Cela dit, notre loi réprime autant ceux qui publient des fausses informations, que ceux qui les relaient.

En définitive FN a été conduite devant le parquet où elle pourrait être poursuivie pour incitation à la violence et au meurtre et diffusion de fausses informations.

Source: Plcc- Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité

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