L’affaire a troublé la capitale de l’Indénié. Des élèves impliqués dans une affaire de braquage, ont été arrêtés le 19 mai 2021 par la police criminelle d’Abengourou. Un véritable scénario digne d’un film hollywoodien qui, malheureusement, a occasionné le décès de l’un des lycéens. L’affaire est d’autant plus préoccupante qu’au moment où nous mettions sous presse ce 25 mai 2021, le proviseur du lycée que fréquentent les présumés élèves braqueurs, est sous haute surveillance policière.
De quoi s’agit-il ? Depuis un moment, les partenaires de l’éducation et les autorités sécuritaires font le constat de graves déviations au sein des établissements secondaires de la commune d’Abengourou. Selon un rapport de source policière, les élèves de la ‘’Cité royale’’ sont de plus en plus impliqués dans des faits délictuels. Notamment dans la consommation de la drogue et les vols. Ainsi, au mois d’avril 2021, un élève du Collège Catholique Kirmann répondant aux initiales de B.K.D. est déféré à la maison d’arrêt d’Abengourou pour vol au domicile d’un responsable de l’administration publique. Dans le même mois, B.K.C un autre apprenant au lycée moderne d’Abengourou est interpellé pour des vols de bijoux dont la valeur marchande est évaluée à une trentaine de millions de Fcfa. Vers la fin de ce même mois, précisément le 29 avril 2021, un autre groupe d’élèves va relever d’un cran, le niveau de criminalité ainsi constaté dans le milieu scolaire d’Abengourou. Ce jour-là, en pleine nuit, un boutiquier exerçant ses activités au quartier ‘’Plateau’’, non loin de la Direction régionale de la Construction, au nord-est d’Abengourou, reçoit la visite de trois sinistres individus au moment où il s’apprête à fermer son commerce. Armés d’un pistolet automatique, les intrus n’ont aucun mal à maitriser l’infortuné commerçant qui, au demeurant, tremble de tous ses membres. Il est dépouillé d’une forte somme d’argent et de son téléphone portable. Un peu plus tard, la police criminelle d’Abengourou est alertée. Dans leurs investigations, les éléments de cette unité tracent le téléphone volé. L’appareil est ainsi localisé aux mains d’un vieil homme résidant à Abengourou. Il est interpellé. Interrogé, le père de famille révèle que cet appareil dont la puce n’a pas été remplacée, lui a été offert par son enfant. Le fils en question qui répond aux initiales de D.T.Y. est un élève en classe de 1ère D5 au lycée moderne d’Abengourou. Il est lui aussi interpellé le 18 mai 2021. Cuisiné, l’indélicat lycéen avoue être à la tête d’un gang composé de trois élèves. Et c’est justement ce groupe qui a mené l’assaut chez le boutiquier le 29 avril dernier. Dans ses aveux, le lycéen précise l’identité et les classes de ses complices dont l’un est également en 1ère D5 et l’autre en classe de 3ème au lycée moderne d’Abengourou. Le 19 mai dernier, les flics investissent l’établissement scolaire en question. L’élève de 3ème incriminé, est absent. L’autre complice en classe de 1ère D qui répond aux initiales de K.P. est lui, interpellé. Selon les informations en possession de la police, c’est lui qui détiendrait l’arme qui a servi au braquage du boutiquier. Après avoir fait quelques difficultés, K.P. selon nos sources, finit par avouer être un membre du gang. Relativement à l’arme du braquage, l’élève affirme l’avoir enfoui dans une broussaille sur la route de la localité de Tchègbèkro, au nord-est de la ville d’Abengourou. Les forces de l’ordre se déportent à l’endroit indiqué sous la conduite de K.P. Le pistolet automatique est retrouvé. A ce niveau les informations de source policière indiquent que, profitant d’un moment d’inattention, K.P. tente son ultime chance en prenant la fuite. S’engage alors une course-poursuite entre lui et les policiers. Le lycéen dans sa lancée, chute finalement dans un ravin, selon le rapport des policiers. Il est rattrapé. Conduit au poste de police pour la suite de l’enquête, K.P. se plaint de douleurs intenses. Evacué dans un centre de santé, le présumé lycéen braqueur rend l’âme au grand dam des enquêteurs et de ses amis de classe. La triste nouvelle du décès de K.P., telle une trainée de poudre, se répand dans la capitale de l’Indénié. Laissant libre cours à des supputations. Alors que certains pensent que la thèse de la chute mortelle avancée par la police n’est pas plausible d’autres estiment que l’interrogatoire du lycéen devrait se faire en présence de ses parents. Des tentatives de mouvements de protestations sont enregistrées et maîtrisées. Au moment où nous mettons sous presse, les forces de l’ordre veillent au grain pour éviter des débordements au sein du lycée moderne d’Abengourou. Le moins qu’on puisse dire, les déviations des élèves des établissements secondaires d’Abengourou, connaissent une proportion inquiétante.
Zéphirin NANGO (Correspondant régional)
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