Un groupe d’enfants dont un mineur de 10 ans qui se faisaient passés pour des terroristes, a été présenté mercredi, au cours d’une conférence de presse dans les locaux de la direction régionale de la Police Nationale du Centre-nord à Kaya.
«Nous avons été informé de ce qu’un individu non identifié aurait menacé par appel téléphonique une institutrice de l’école primaire publique de Daouirba, village situé à 12 Km de Tougouri, d’arrêter les cours et de quitter ledit village sous peine d’être massacrer par une attaque djihadiste de son groupe, déjà auteur d’une attaque la veille dans la commune voisine de Pissila», a expliqué d’entrée de jeu le chef du service régional de la Police judiciaire (SRPJ) du Centre-Nord, conférencier du jour.
Selon le commissaire de Police TIETIEMBOU B. Aboubacar, cette menace téléphonique du 19 mai 2021 a créé la panique généralisée dans ce village et environnants avec des déplacements massifs des populations. Grâce à la promptitude du district de Police de Tougouri, l’enquête ouverte par le Procureur près le Tribunal de Grande instance de Kaya a permis, dès le lendemain, d’identifier et d’interpeller l’auteur de l’appel, un enfant de 14 ans ainsi que trois autres respectivement âgés de 10, 14 et 25 ans.
Interrogé au service régional de la police judiciaire de Kaya sur les faits, le présumé auteur déclare avoir effectué cet appel à la demande d’un élève en classe de CE1 qui ne voulait plus poursuivre les cours avant de finir par avouer qu’il l’a fait sur sa propre initiative pour, selon lui, s’amuser. Ainsi, après son forfait, il s’offrit le plaisir d’observer la population en débandade à partir du marché du village en pleine ébullition.
Deux jours avant, le gamin s’était procuré une puce téléphonique avec la carte nationale d’identité de son cousin de 25 ans et obtient le contact d’une enseignante avec l’appui d’un autre enfant de 14 ans. C’est alors qu’ils ont appelé l’enseignante en lui disant de transmettre le message à ses collègues de l’établissement avec un ultimatum de quitter le village dans les 72 heures qui suivent. L’appelant avait précisé que son groupe, à court de munition suite à l’attaque terroriste de la veille d’un village de Pissila, commune voisine de Tougouri marchera sur Daouirba après un ravitaillement.
«Toutes les attaques ne sont pas l’œuvre de terroristes mais de grands bandits. » s’est convaincu le conférencier.
Pour lui, la menace de Daouirba n’est pas un cas isolé. « Au-delà de l’œuvre des terroristes, il y a également des individus mal intentionnés qui s’adonnent à ces genres de pratiques qui concourent malheureusement à l’atteinte des objectifs du terrorisme. » a-t-il précisé.
Le commissaire TIETIEMBOU invite donc les populations de cette localité et des environs à la sérénité et à vaquer à leurs occupations.
La vigilance et la dénonciation de cas suspects aux forces de défenses et de sécurité (FDS) ainsi que le suivi rigoureux du comportement des enfants par leurs parents seraient, selon le conférencier, d’un apport appréciable dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
L’enquête suit toujours son cours, selon la police, en vue de démasquer d’éventuels manipulateurs de ses enfants. L’appelant, âgé de 14 ans est bien connu de la Police pour des faits de vol et surtout pour avoir organiser un voyage avec des camarades en Côte d’Ivoire.
Ils avaient été interpellés à Zorgho et remis aux services de l’action sociale. Les présumés seront conduits devant le procureur du Faso pour suite judiciaire à donner.
Source: Agence d’information du Burkina
Voir aussi
- Gonzagueville : Son voleur lui impose un marathon d’environ 1 kilomètre à 3 h du matin
- Harcèlement sexuel : Une cliente et son marabout devant les tribunaux d’Abidjan
- Une vingtaine de victimes dans un accident de la circulation sur l'axe Koun-Fao-Agnibilékrou
- Toupah : Un camion de livraison de boisson se renverse, des villageois retrouvés ivres sur les lieux
- Libération des chambres universitaires : Des étudiants quittent les cités en pleurs