A la suite de l’extorsion de la somme de 10 000 francs à deux frères à l’aéroport de Bouaké, des gendarmes ont été mis aux arrêts et conduits, ce mardi 7 juin 2022, à Abidjan.
Pour 10 000 francs cfa, des éléments de la gendarmerie nationale vont peut-être briser leur carrière. En effet, selon des sources sécuritaires, les mis en cause ont été interpellés à Bouaké et conduits à Abidjan pour répondre de leurs actes et subir les sanctions disciplinaires prévues.
La mésaventure de deux frères à l’aéroport de Bouaké
Tout est parti de la publication faite sur la plateforme Police Secours par le nommé Abouba’KarSiddikh qui a expliqué la mésaventure subie à l’aéroport de Bouaké avec son petit frère venu d’Abengourou passer les vacances dans la capitale du Gbêkê.
A l’en croire, son jeune frère arrivé de son voyage a décidé d’aller connaitre l’aéroport de Bouaké en sa compagnie. Mais le taxi qu’ils ont emprunté est allé avec eux jusqu’à l’entrée dudit aéroport. Une fois descendus du taxi, ils ont été interpellés par les gendarmes, tout comme l’a été le chauffeur du véhicule. Mais ce dernier, après explications, a été libéré.
Le chauffeur parti, les gendarmes ont demandé aux deux frères de les suivre et de leur donner leurs pièces, non sans demander les raisons de leur présence. « On répond que nous sommes des étudiants en vacances et comme nous ne faisons rien ce jour, on a décidé de visiter certains lieux dont l'aéroport faisait partie », ont expliqué les deux frères aux gendarmes.
Toujours selon Abouba’Kar Siddikh, les gendarmes leur ont demandé de « lire des décrets où il est mentionné l'interdiction à toute personne ne tenant pas de titre de séjour (si je me trompe pas) d'avoir accès à l'aéroport sous peine de sanctions (poursuite judiciaire) ».
« Vous devriez payez 50 000 ou on applique les procédures normales, mais comme on est tous des jeunes, on va s'arranger et vous allez payer 10 000 »
Et c’est après avoir lu ce « décret » que l’un des gendarmes leur a dit qu’ils doivent payer la somme de 50 000 francs cfa. « Vous avez fini de lire, j'espère vous avez compris l'article, normalement, vous devriez payez 50 000 ou on applique les procédures normales, mais comme on est tous des jeunes, on va s'arranger et vous allez payer 10 000. C'est tout ce qu'on peut faire pour vous dans le cas contraire, vous savez déjà », rapporte Abouba’Kar Siddikh qui souligne qu’ils sont descendus juste à l’entrée de l’aéroport, c’est-à-dire dehors.
Il raconte qu’il a refusé de payer les 10 000 francs cfa, mais vu l’allure que prenaient les discussions et sous l’effet de la colère, son petit frère a payé cette somme, via un transfert wave. Et c’est après le paiement des 10 000 francs qu’ils ont été libérés.
Il avait retenu les noms des gendarmes impliqués dans cette affaire d’extorsion de fonds, mais les a oubliés une fois rentré chez lui. Néanmoins, il a gardé le numéro du gendarme à qui son petit frère a fait le transfert d’argent.
Suite à cette publication, Police Secours a mené des démarches auprès du commandement supérieur de la Gendarmerie pour la prise en compte des préoccupations des victimes, en vue d’identifier les agents mis en cause.
Voilà comment pour la somme de 10 000 francs cfa, des éléments de la maréchaussée se sont mis en difficultés. « La gendarmerie nationale tient à rassurer la population sur sa disponibilité et aussi son engagement ferme à lutter contre toute forme de corruption tendant à ternir son image », annonce Police Secours.
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