Avec des armes de poings, les hommes ont forcé un patient à sortir devant l’établissement géré par Médecins sans frontières. Ils l’ont alors « froidement exécuté » selon l’organisation
C’est un acte d’une extrême violence qui s’est produit dans un hôpital de l’ONG Médecins sans frontières (MSF). Des hommes armés ont fait irruption dans un établissement de la banlieue de Port-au-Prince et en ont sorti un patient avant de l’abattre à l’extérieur, a affirmé jeudi MSF, qui s’est dite « consternée par la barbarie de cette expédition punitive ».
Les faits se sont produits dimanche à l’hôpital Raoul Pierre Louis, à Carrefour, dans la banlieue sud de la capitale haïtienne, selon l’organisation. « Dans la salle d’urgence soutenue par Médecins Sans Frontières, ces hommes munis d’armes de poing se sont saisis d’un patient et l’ont froidement exécuté à la sortie de l’hôpital », a précisé MSF dans un communiqué. Aucun détail n’était connu sur l’identité des hommes armés et du patient. Contactée par l’AFP, la police nationale d’Haïti n’était pas joignable dans l’immédiat. «
C’est la première fois que nous enregistrons un incident pareil, que des hommes armés font irruption à l’intérieur de l’un de nos centres pour y perpétrer un tel acte », a dit à l’AFP Alexandre Michel, responsable de communication de l’organisation.
Des affrontements jusque devant les hôpitaux
Alexandre Michel a rappelé qu’une personne avait récemment été tuée par balle près de l’une des installations de l’ONG non loin de Cité Soleil, la commune la plus défavorisée de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, ce qui avait provoqué la fermeture temporaire du centre concerné. « Nous appelons au respect de nos missions médicales, des blessés, du personnel soignant, des structures d’accueil ou encore des ambulances qui transportent les blessés », a-t-il exhorté. « Si un autre incident similaire à ce qui s’est passé le 14 août se reproduit, nous serons dans l’obligation de fermer ce centre temporairement afin d’évaluer la situation », a-t-il ajouté.
En juin 2021, un hôpital de Médecins Sans Frontières à Martissant, dans la périphérie sud de Port-au-Prince, zone où s’affrontent des gangs rivaux, avait été visé par des tirs. Deux mois plus tard, l’organisation avait annoncé la fermeture de cet hôpital après 15 ans de service en raison de l’insécurité. Ce centre hospitalier a, depuis, été relocalisé dans le centre-ville de Port-au-Prince.
Haïti est englué dans une crise politique depuis plusieurs années et l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 a profondément aggravé la situation. Les gangs jouissent en outre d’une large impunité et les violences se sont multipliées ces dernières années.
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