La cour d'assises d'Abidjan a condamné, mercredi, onze accusés de l'attentat jihadiste de la ville balnéaire ivoirienne de Grand Bassam à la prison à perpétuité. L’attaque avait fait 19 morts en mars 2016, dont plusieurs Européens.
La cour d'assises d'Abidjan a condamné, mercredi 28 décembre, à la prison à perpétuité onze accusés, dont sept par contumace, pour l'attentat jihadiste de la ville balnéaire de Grand Bassam en Côte d'Ivoire, qui avait fait 19 morts en mars 2016, dont des Européens.
La cour a reconnu les accusés, tous Maliens, "coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne a l'emprisonnement à vie", a déclaré le juge Charles Bini. Le tribunal a suivi le réquisitoire du procureur de la République Richard Adou il y a une semaine.
Les quatre accusés présents, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry, étaient accusés d'avoir été complices de cette attaque en aidant ceux considérés comme ses cerveaux – absents du procès – notamment dans le repérage des lieux, ce qu'ils ont nié.
Quatorze autres accusés sont en fuite ou détenus au Mali. Sept ont également été condamnés à perpétuité par contumace, sept autres acquittés.
Parmi les condamnés par contumace, figure Mimi Ould Baba Ould El Moktar, arrêté en janvier 2017 par les soldats de la force française Barkhane : il est considéré par les autorités ivoiriennes comme un des cerveaux de l'attentat de Grand Bassam, et par les autorités burkinabè comme le "chef des opérations" d'une autre attaque qui avait fait 30 morts à Ouagadougou en janvier 2016.
Un mandat d'arrêt international a été lancé par la cour à l'encontre de Kounta Dallah, présenté comme "le cerveau opérationnel" de l'attaque.
Attaque jihadiste revendiquée par Aqmi
Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d'assaut plusieurs restaurants, tirant à la Kalachnikov sur des clients en terrasse, avant d'être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.
Revendiquée par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque jihadiste, la première survenue en Côte d'Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français.
Outre les quatre Français, neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient été tués lors de l'attentat et 33 personnes de diverses nationalités blessées.
Perpétrée en représailles aux opérations antijihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l'attaque de Grand-Bassam visait aussi la Côte d'Ivoire qui avait livré des membres d'Aqmi aux autorités maliennes.
En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été ciblées par des attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes dans le nord de la Côte d'Ivoire, qui n'a cependant plus connu d'attentats contre des civils depuis celui de Grand-Bassam.
L'attaque a durement éprouvé le secteur du tourisme dans ce pays, déjà fragilisé par la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3 000 morts.
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