Dans le village de Niangban situé à une quinzaine de kilomètres de Djébonoua, chef-lieu de sous-préfecture, dans la région de Gbêkê, une tragédie survenue, le 17 septembre, a causé la mort de 4 enfants dont l’âge varie de 1 à 12 ans, issus de différentes familles. Au lendemain de ce drame, notamment aux premières heures de la matinée, quatre autres enfants sont décédés. Portant le nombre total de victimes à 8, au moment où nous mettions sous presse. En plus de ces décès formellement constatés, selon une source médicale bien introduite, dimanche, près d’une soixantaine de personnes ont été évacuées en urgence au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Bouaké. Et certaines parmi elles sont dans une situation sanitaire critique. Ces décès en cascade ont créé la panique et l’inquiétude au sein des populations de ce paisible village de près d’un millier d’habitants. Qu’est-ce qui a bien pu causer ce drame ?
Face à la gravité de la situation, nous nous sommes rendu, hier (lundi 18 septembre), aux environs de 12h, dans le village de Niangban. A notre arrivée, il y régnait une atmosphère de deuil. Une équipe médicale a été mobilisée au centre de santé rural de Lengbré dont dépend le village de Niangban, pour assurer la veille sanitaire toute la nuit. Hier encore, d’autres enfants ont été évacués dans une ambulance médicalisée au Chu de Bouaké. Et cela, en présence d’éléments de la gendarmerie déployés sur place.
Entre-temps, les habitants, encore sous le choc, se sont retrouvés dans une cour familiale. L’heure était aux interrogations face à ce drame qui les frappe cruellement. Malgré la douleur, Nanan N’Guessan Kouamé Emmanuel, chef du village de Niangban, relate les faits. « Dimanche, aux environs de midi, les agents communautaires sont venus m’informer de ce que des enfants ne se sentaient pas bien. Et qu’il fallait qu’on les envoie à Djébonoua pour leur prise en charge. Une fois à Djébonoua, on apprend que leur situation s’est compliquée et qu’ils ont été évacués d’urgence à Bouaké », raconte-t-il. Et d’ajouter: « A peine sont-ils arrivés à Bouaké qu’on nous apprend que parmi les premiers évacués, deux sont décédés ». C’est au petit matin, poursuit-il, que nous avons appris que quatre autres enfants sont décédés. « Nous sommes complètement désespérés », se désole le chef de Niangban.
La première riveraine à avoir perdu un fils âgé de 3 ans, c’est dame Kouakou Amoin Zita. « C’est samedi matin que j’ai acheté de la bouillie pour mon fils. Nous sommes allés au champ. Par la suite, il a eu la diarrhée. Il est allé se soulager, mais il ne se sentait pas bien. Nous sommes revenus au village et on s’est rendus au centre de santé. On lui a donné des médicaments. Il a rendu. Et toute la nuit, il a encore rendu. Le lendemain, on s’est rendu à Djébonoua. Son cas était compliqué. On nous a référés au Chu de Bouaké. Malheureusement, il a rendu l’âme », a-t-elle expliqué.
Une autre dame, Konan Aya Agnès, a perdu un enfant âgé de 5 ans qui lui avait été confié par ses parents qui vivent dans le village de Lengbré. « Samedi dernier, j’ai aussi acheté de la bouillie avant d’aller au champ. Une fois là-bas, l’enfant ne se sentait pas bien. Il avait la diarrhée et vomissait. Nous nous sommes rendus à Djébonoua, au centre de santé catholique Pia. Mais ça n’allait toujours pas, malgré les soins qui lui ont été administrés. Et comme sa famille biologique est à Lengbré, je l’ai amené dans ce village pour qu’il puisse être soigné. Malheureusement, dimanche, il est décédé », a-t-elle révélé.
Selon une source médicale, les victimes présentaient les mêmes symptômes.
« Les personnes malades qui ont été admises dans nos formations sanitaires souffraient de diarrhée et de vomissements », note-t-elle. Non sans préciser que des prélèvements ont été faits dans la farine qui a servi à faire la bouillie, par les agents de l’Institut national de santé publique (Insp), pour des analyses. « C’est à l’issue des résultats de ces analyses qu’on pourra dire avec certitude ce qui est à la base de ce drame », a assuré notre source médicale.
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