Un urologue et un anesthésiste en sont venus aux mains alors qu'une patiente se trouvait sur la table d'opération, raconte « Le Parisien ».
Ce sont des gestes qui pourraient bien leur valoir la radiation. Samedi dernier, deux médecins de la polyclinique de Lisieux dans le Calvados ont comparu devant la chambre disciplinaire de l'ordre des médecins de Caen, rapporte Le Parisien , pour une histoire assez incroyable. Il est reproché aux deux hommes de s'être battus à coups d'antiseptique et de ciseaux médicaux en plein bloc opératoire. Devant la chambre, les deux hommes se sont rejeté la faute. « On a évité de peu un drame catastrophique », leur rappelle quand même l'un des membres de cette chambre.
La scène s'est déroulée le 25 février 2017. L'anesthésiste, engagé un an auparavant, est furieux, car à 18 heures il vient d'apprendre qu'une intervention supplémentaire a été programmée en dernière minute et qu'il ne la juge pas urgente. « La charte du bloc prévoit qu'aucune opération ne doit démarrer après 16 heures », précise son avocat, Me Olivier Leca. Son client est alors le seul anesthésiste de la clinique et fait face à une charge de travail très importante. « Connard incompétent » L'homme entre alors dans le bloc opératoire « en furie », alors qu'une patiente endormie se trouve sur la table d'opération, pour faire face au
« connard incompétent », l'urologue, à qui il doit cette « intervention surprise », raconte Le Parisien. Le ton s'envenime très vite et le chirurgien saisit finalement un récipient d'antiseptique qu'il jette au visage de l'anesthésiste. « Un simple geste d'évitement. Il se sentait menacé », invoque son avocate, Me Emmanuelle Duval. C'est en réponse à ce geste que l'anesthésiste s'empare de ciseaux qui se trouvent sur le plateau médical. « Bien décidé à en découdre », selon le magistrat qui instruit le dossier, cité par le quotidien. Il est finalement stoppé par un infirmier qui le fait sortir du bloc opératoire.
Les deux hommes auront encore des mots dans le vestiaire de la clinique. En témoignent des téléphones à terre et une montre cassée. Le chirurgien est ensuite accusé par son collègue de l'avoir frappé au visage avec sa mallette d'ordinateur, entraînant une fracture au niveau de l'œil et un mois d'arrêt de travail.
Problèmes d'organisation Devant la chambre disciplinaire, ils ont tous les deux évoqué des problèmes d'organisation, raconte Le Parisien. Pour l'anesthésiste, qui a depuis présenté sa démission, « c'était prévisible ». Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir la directrice de la polyclinique qui assistait à l'audience. Mais pour le président de la chambre disciplinaire, « ça ne change rien au fait que vous auriez dû garder votre sang-froid, surtout au bloc… »
La décision pour ces deux médecins, qui risquent la radiation pour leurs gestes, a été mise en délibéré. Ils devraient être fixés d'ici un mois, précise le quotidien. Le parquet de Lisieux a lui aussi été saisi du dossier.
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