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12 Jui

Affaire Nayanka Bell: Un héritier du défunt propriétaire terrien rompt le silence, les adversaires de l'artiste réclament un mandat de dépôt

Après la condamnation de l’artiste ivoirienne Aka Louise de Marillac, plus connue sous le pseudonyme Nayanka Bell, à 3 ans de prison ferme et 70 millions de Fcfa au titre de dommages et intérêts, pour destruction de plants d'hévéa, de cacao et de café, la partie adverse a décidé de donner de la voix. Suite aux sorties de l'auteure du titre culte ''Iwassado'' et de son avocat, nous avons effectué une mission dans les localités de Bokaho et d'Anno, à Agboville, pour recueillir la version de la partie adverse, après la décision rendue par la justice.

Samedi 26 mai 2018. Il est 10h25 à Bokaho, en ce temps de canicule. Une végétation luxuriante est perceptible dans cette localité où les habitants ont perdu toute quiétude depuis le litige foncier les opposant à Nayanka Bell. Le rendez-vous préalablement pris avec les plaignants, représentés par Tano Nando Claude, Gbadi Arriko Anderson, Gnamien Alfred, Kangbé Lacina Nicolas et Gbadi Yao Fernand, se solde par une sorte de conférence de presse.

Des échanges qui découlent de cette rencontre, il ressort l'expression d'un soulagement suite à la confirmation par la cour d'appel d'Abidjan, de la sentence dite en première instance au tribunal d'Agboville. Toutefois, cette joie n’est pas totale. «Nous ne comprenons pas la justice ivoirienne. Celle qui a détruit nos plantations a été condamnée une première fois à trois mois de prison ferme, mais la justice n'a, à aucun moment, daigné la mettre sous mandat de dépôt. Elle a été déboutée après avoir interjeté appel. Toujours pas de mandat de dépôt», s'offusquent-ils de la situation, non sans prévenir : «Cette justice nous donne l'impression que Nayanka Bell, du fait qu'elle soit artiste, est au-dessus de la loi. Nous n'accepterons pas que son manœuvre et elle continuent de nous narguer. Si rien n'est fait, nous prendrons nos responsabilités. Car trop c'est trop ».

Puis de rappeler qu'Ekpi Abéhoussi dont les grands parents exploitaient ces terres depuis 1929, est le véritable propriétaire terrien. Et d'informer que de leurs efforts, sont nées des plantations de cacao, café, hévéa qui sont en production. Un moment d'échanges empreint d'émotions au cours duquel Gbadi Yao Fernand, les yeux larmoyants, n’a pu s'empêcher de crier sa colère. « La parcelle que Nayanka prétend avoir reçu de son père, fait partie du domaine territorial d'Anno », a-t-il interpellé, avant d'interroger : « Comment, quand et à combien son père qui est de Offa, un autre village, a pu l'acquérir ? ».

L'histoire des parcelles litigieuses

Interrogé sur la question, Abéhoussi Koffi, l'un des héritiers du défunt patriarche propriétaire terrien, affirme, sans ambages, n'avoir jamais rencontré Nayanka Bell. Encore moins contracté avec elle pour une quelconque transaction. Revenant aux faits, il instruit qu'en 1995, du vivant de son père, vu les nombreuses infiltrations des populations dans leur parcelle d'une superficie totale de 155 ha, il a opté pour la délimitation et le cadastrage de celle-ci. Faute de moyens financiers, il aurait accepté l'aide d'Aka Paul, père de Nayanka par le biais de son beau frère N'takpé Mondon Alfred et de Aka Rose. En compensation de la somme d'un million 500 mille Fcfa reçue, Abéhoussi Koffi reconnaît lui avoir cédé une parcelle de 34ha 98a 10ca et non de 118ha. Puis de laisser entendre que le géniteur de la chanteuse a exigé que l'attestation de vente délivrée le 06/03/1995, porte le nom de sa fille, Aka Louise de Marillac ou encore Nayanka Bell.

Tout en se satisfaisant que les choses se soient faites dans les règles de l'art. Toutefois, il s'étonne des autres titres d'achat que Nayanka prétend détenir, sans jamais les présenter. Quant à des membres de la famille Abéhoussi, il est clair que la ''fille d'Offa'', village du père de l'artiste, a fait du faux et usage de faux pour usurper une partie de leurs terres. Pour le capitaine des douanes à la retraite, Abéhoussi Edouard, la grosse N° 49 du 03/07/1991, attestant que le jugement civil du tribunal d'Agboville a abouti au « déboutement de certains imposteurs », est la preuve que leur père est propriétaire des terres litigieuses. Aussi tient-il a interpeller la chanteuse afin qu'elle évite les amalgames tendant à faire croire que ce sont les Burkinabè qui veulent la déposséder de ses terres. Tout en clarifiant :« C'est mon père qui a octroyé un lopin de 40ha à Nanga qui n'est autre que notre frère. Nous ne le connaissons pas en tant que Burkinabé. Et même si c'était le cas, cela donne-t-il droit à un Ivoirien de détruire des plants que quiconque aurait faits de ses mains ? ». Pour lui, « Nayanka doit aller en prison ».

Et 'homme de conclure, en confiant qu'un autre procès en correctionnelle pour destruction de plants faits de mains d'homme, impliquant la chanteuse et son manoeuvre, tenu le jeudi 24 mai, a été renvoyé au 28 juin ,pour comparution des personnes citées comme auteurs ou co-auteurs des actes de destruction.

Célestin Kouamé

(Région de l'Agnéby-Tiassa)

Source: linfodrome

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