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18 Déc

Les banques de la Zone Franc qui ne respecteront pas la réforme de Bâle III vont disparaître

Les banques de la Zone franc qui ne respecteront pas la réforme de Bâle III vont disparaître d’ici à 2022, date échéance de l’application de cette convention internationale introduite en 2010, selon une étude de FINACTU, un groupe de conseil basé à Casablanca, au Maroc, dédié à l’Afrique et collaborant avec 30 pays du continent.

Lors d’une conférence de presse organisée mardi à l’hôtel Novotel d’Abidjan, à l’occasion de la publication de l’étude « Mille milliards de FCFA ! Avis de tempête sur les banques de la Zone Franc », Géraldine Mermoux, la directrice générale associée, et Denis Chemillier-Gendreau, le président du Groupe FINACTU, ont présenté les points saillants de l’étude datant de 2016.

L’étude porte notamment sur les conséquences de la mise en œuvre de la réforme Bâle III pour les banques de la Zone franc. Les réformes dites « Bâle III », émises en 2010 par certains banquiers centraux réunis au sein du Comité de Bâle, imposent à toutes les banques du monde un renforcement des contraintes de solvabilité suite à la crise financière mondiale de 2007.

Cette étude quantitative sur l’impact et les implications de Bâle III sur la Zone Franc répond à deux questions, à savoir la solidité des banques et la résilience du secteur bancaire africain, explique Denis Chemillier-Gendreau. Elle relève que les nouvelles dispositions de Bâle vont entraîner la disparition de certaines banques, les plus faibles, notamment les banques mono-pays dont le déficit total avoisine celui des groupes africains.

L’impact de Bâle III va être extrêmement important voire « mortel » pour les petits acteurs locaux. Plus de 69% des banques de l’UEMOA seraient touchées par les nouvelles exigences, a indiqué Géraldine Mermoux, ajoutant que les 10 banques mono-pays qui ne respectent pas les exigences de capitaux propres ont un déficit de 238 milliards FCFA.

La conséquence financière de Bâle III pour l’ensemble des banques de la Zone franc est que les banques de l’UEMOA doivent augmenter leurs capitaux propres de 744 milliards FCFA (+34%), et celles de l’espace CEMAC de 300 milliards, d’où le coût de « mille milliards » énoncé dans l’étude. La Côte d’Ivoire devra injecter alors 280 milliards FCFA dans le cadre de Bâle III, ce qui représente le plus gros chiffre de la Zone.

Le principal enseignement de l’étude est que chaque activité bancaire va nécessiter une mobilisation de fonds propres, à des niveaux de pondération différents. Par conséquent, c’est l’exigence de capital qui va dicter désormais le pilotage de l’activité. « Les différentes banques de la Zone franc devront tenir compte des coûts des fonds propres à mobiliser dans l’analyse de la rentabilité de leurs activités, qui devient une variable déterminante dans leurs orientations et choix stratégiques… », conclut l’étude.

cmas

Source: AIP

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