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30 Jan

À Yopougon, le père Guy Amessan suspendu pour « conduite irrégulière »

Dimanche 27 janvier, plusieurs églises de Yopougon en Côte d’Ivoire annonçaient la suspension du père Guy Amessan mais sans s’étendre sur les causes.

Mardi 29 janvier, plusieurs sources de ce diocèse ivoirien ont expliqué à la Croix Africa les causes de cette décision et fourni une copie du décret de suspens a divinis.

L’évêque du diocèse de Yopougon en Côte d’Ivoire, Mgr Salomon Lezoutié a adressé à un de ses prêtres, le père Guy Amessan, curé la paroisse Sainte famille de Nouvel Ousrou un décret de suspens a divinis. Le texte a été rédigé en décembre 2018 et est effectif depuis le 23 janvier. « Considérant les monitions à vous faites, conformément au canon 1 347 § 1 du Code de Droit Canonique de 1983; peut-on lire dans le décret, de même que la situation de contumace de votre conduite irrégulière, sans considérer les dispositions du canon 277, § 1 et 2, et le scandale qui en découle ; avec l’autorité qui nous est reconnue et au regard du canon 1 395 § 1 vous suspendons de tout exercice du ministère sacerdotal ». L’évêque notifie également au père Amessan qu’il n’a plus le droit de poser « tout acte du pouvoir d’ordre, de tout acte du pouvoir de juridiction et de tout acte lié à l’office de curé ».

Que disent les canons cités dans le décret ?

Le décret cite plusieurs canons qu’il faut connaître pour mieux comprendre cette décision et ces implications. L’évêque parle d’un « un scandale » causé par la conduite irrégulière de son prêtre et justifie sa décision par les dispositions du Canon 277. Selon ce canon, « les clercs sont tenus par l’obligation de garder la continence parfaite et perpétuelle à cause du Royaume des Cieux et sont donc astreints au célibat, don particulier de Dieu par lequel les ministres sacrés peuvent s’unir plus facilement au Christ avec un cœur sans partage et s’adonner plus librement au service de Dieu et des hommes ». L’allusion à ce canon confirme les dires de nombreuses personnes dans le diocèse qui ont expliqué à La Croix Africa que le père Amessan vivait maritalement avec une jeune femme, depuis quelques années déjà. De cette union seraient nés des enfants. La situation était connue de tous, notamment des paroissiens puisque le couple s’affichait régulièrement en public.

Le décret, cite en outre, le canon 1 347 qui fait allusion aux vaines mises en garde de l’évêque avant la mise en application de la suspension du prêtre. Selon ce canon en effet, « une censure ne peut être infligée validement à moins qu’auparavant le coupable n’ait été averti au moins une fois d’avoir à mettre fin à sa contumace, et qu’un temps convenable ne lui ait été donné pour venir à résipiscence ».

Qui est le père Guy Amessan?

Né le 23 mars 1980, le père Guy Martial Amessan a été ordonné prêtre le 13 janvier 2007. Il était jusque-là curé de la paroisse Sainte Famille de Nouvel Ousrou, à 65 kilomètres d’Abidjan. Chanteur et prédicateur dans les campagnes d’évangélisation, il avait enflammé la toile en 2016 où, vêtu d’une chasuble, il avait dansé à l’autel en pleine messe.

Commentant rétrospectivement en 2017 la vidéo qui avait défrayé la chronique, il avait affirmé que « la danse est un moyen d’évangélisation ». Ne voulant plus heurter des sensibilités, il avait promis de ne plus le faire en chasuble. « C’est sûr que, maintenant, si je dois danser, je ne le ferai plus en chasuble », avait-il confié à la Croix Africa en 2017.

Pour assurer les fonctions de curé de Sainte Famille de Nouvel Ousrou, Mgr Jean Salomon Lézoutié a nommé le père Fassinou Jean Louis Awadji dont l’installation est prévue dimanche 3 février.

Lucie Sarr et Guy Aimé Eblotié

Source: africa.la-croix.com

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