La trypanosomiase humaine africaine (Tha) ou maladie du sommeil, est transmise à l’homme par la piqûre de la mouche tsé-tsé (du genre Glossina), elle-même infectée à partir d’êtres humains ou d’animaux porteurs du parasite pathogène.
( Le mot « tsé-tsé » vient de la langue tswana, parlée dans plusieurs pays d'Afrique australe et signifie « mouche qui tue le bétail »). Cette maladie parasitaire sévit exclusivement dans 36 pays d’Afrique subsaharienne où l’on trouve les mouches tsé-tsé. L’Afrique a connu au siècle dernier plusieurs grandes épidémies. Sont plus exposées à cette maladie, les populations des zones rurales qui ont pour activités l’agriculture, la pêche, l’élevage ou la chasse. L'Organisation mondiale de la Santé (Oms) estime à 65 millions le nombre de personnes exposées au risque de cette maladie tropicale négligée, dans un communiqué dont L'inter a reçu copie vendredi 22 février 2019.
Ce document a estimé à 20 000 le nombre de cas recensés dans les pays africains touchés ces dernières années. Vient en tête, la République démocratique du Congo avec plus de 1000 cas par an, ensuite la République centrafricaine qui totalise entre 100 et 200 nouveaux cas pas an. A propos de la Côte d’Ivoire, l'Oms a indiqué qu'elle se classe parmi les pays qui enregistrent moins de 100 cas par an. Le pays n’a signalé que 3 cas depuis 2017. « Ceci est un résultat encourageant pour la Côte d’Ivoire. Si tout se passe bien, le pays pourrait être éligible pour présenter son document pour demander la validation de l’élimination de la maladie à partir de 2020 », a déclaré le représentant de l’Oms en Côte d’Ivoire, Dr Jean Marie Vianny Yameogo.
Il a rappelé qu'en 2009, les efforts de lutte ont permis de faire baisser le nombre de personnes touchées à moins de 10 000, à savoir 9878 cas et en 2015, 2804 autres malades ont été identifiés. Ces chiffres, a-t-il noté, n'ont « (...) jamais été enregistrés depuis que la collecte systématique des données a été mise en place 1975 ». Pour Dr Jean Marie Vianny Yameogo, ces acquis sont une preuve que la transmission de la maladie semble avoir été interrompue mais beaucoup reste à faire. Car, explique-t-elle, certains pays ont des difficultés à évaluer la situation exacte de la maladie à cause de l’instabilité sociale et/ou des difficultés d’accès à des cas pour la surveillance et le diagnostic.
Cela dure depuis plus de 10 ans. Les pays concernés sont, entre autres, le Bénin, le Botswana, le Burundi, l’Éthiopie, la Gambie, la Guinée Bissau, le Kenya, le Liberia, le Mali, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Swaziland et le Togo. Des experts sont à l’œuvre pour trouver des stratégies devant aider à corriger ces imperfections liées à la lutte. Du 26 au 28 février 2019, Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) va abriter la réunion des coordonnateurs et responsables nationaux du Programme de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine (Tha). Sont annoncés à cette importante rencontre, une trentaine de participants de 18 pays endémiques pour faire le point des activités menées et valider les plans d’actions visant à accélérer l’élimination de la maladie. Il faut rappeler que la première épidémie de la maladie du sommeil a eu lieu entre 1896 et 1906, principalement en Ouganda et dans le bassin du Congo. La deuxième a touché en 1920 plusieurs pays africains, tandis que l’épidémie la plus récente est survenue en 1970 et a duré jusqu’à la fin des années 1990.
Marcelle AKA
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