Les groupes parlementaires Vox populi, Pdci-Rda et Rassemblement ont tous souhaité, hier, que la nouvelle Carte nationale d’identité soit délivrée gratuitement aux Ivoiriens. Ils ont été rejoints ans leur plaidoyer par certains députés n’appartenant pas à un groupe parlementaire.
Le représentant de Vox Populi, Djédjé Péaré, a soutenu que si l’avènement d’une Cni plus sécurisée et infalsifiable est à saluer, le montant de 5000FCfa avancé pour s’en procurer reste toutefois élevé. Mieux, à l’en croire, les autres documents nécessaires à l’établissement (extrait de naissance) et les frais de déplacement dans les lieux d’enrôlement viendront aussi se greffer à cette somme déjà consistante pour le citoyen lambda. «Les cartes biométriques en vigueur ont été confectionnés sans qu’on ait à débourser un centime alors qu’elles ont été établies dans un contexte politique très difficile. (…) Le groupe parlementaire propose que la production et la délivrance de la nouvelle Cni soit faite sans frais de la part des demandeurs », a-t-il plaidé. Avant de s’interroger sur le choix de l’entreprise Belge Semlex pour produire les Cni, alors que son image est déjà entachée de fraude dans l’établissement des documents d’identification en République démocratique du Congo. Konan Marius, au nom du groupe parlementaire du Pdci-Rda, a fait savoir que les informations dont ils disposent font état de ce que les mêmes Cni qui seront produites en Côte d’Ivoire moyennant 5000 F Cfa, ont été confectionnées gratuitement au Ghana et au Sénégal. Il s’est aussi plaint de l’opérateur Semlex en charge de produire les Cni. Fofana Bassatigui, du groupe parlementaire Rassemblement abondera dans le même sens que lui.
Alain Lobognon en fera de même. Le député de Fresco va plus loin pour dire que la majeure partie des Ivoiriens, notamment les paysans qui ont de nombreux enfants, ne pourront pas débourser la somme de 5000 F Cfa pour toutes leurs progénitures en vue de rentrer en possession desdites cartes.
Devant ses préoccupations soulevées, le ministre Sidiki Diakité a tenu à rassurer tout le monde. Dans son argumentaire, le commissaire du gouvernement a dit avoir pris bonne note des requêtes et propositions formulées par les députés. Il les a rassurés de sa volonté à remonter leurs inquiétudes aux autorités qui, après analysent, donneront une suite lorsque le décret d’application qui porte condition d’application et de renouvellement de ces nouvelles Cni sera élaboré.
Relativement au coût de ces documents, il a précisé que l’établissement des cartes nationales d’identité a toujours été payante en Côte d’Ivoire.
«Déjà, la loi de 1962, le mentionnait en son article 2 que la délivrance des Cni était soumise à l’acquittement d’un droit de timbre fixé par le code général des impôts. Cette année encore, en 2019, la loi de finance votée ici à l’Assemblée nationale mentionne à son annexe que la délivrance de la Cni est soumise à un droit de timbre de 5000 F. Cela a été le cas depuis 2014 avec la reprise. Et l’Assemblée nationale a toujours voté cette loi », a-t-il rappelé, rassurant tout de même les députés de transmettre leurs préoccupations à qui de droit.
En ce qui concerne le choix de l’opérateur, le ministre Diakité a argué que c’est sur la base d’un appel d’offres lancé que cette entreprise, au nombre de toutes celles qui avaient souscrit, a été retenue. « L’opérateur a rempli tous les critères. C’est sur cette base que la convention a été signée, le 8 avril dernier », a-t-il précisé.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a déclaré qu’au regard du contenu de ladite convention, la Côte d’Ivoire s’est donnée tous les moyens juridiques de défendre ses intérêts. Il a indiqué que si d’aventure l’opérateur présentait des défaillances, la convention qui a été signée prévoit toutes les dispositions à prendre pour pourvoir y faire face, non sans oublier que le pays dispose, sur le plan national, des instruments juridiques pour pouvoir réagir en temps opportun.
Kanaté MAMADOU
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