Des centaines de pré-collecteurs d'ordures ménagères et des balayeuses ont envahi la mairie de Yopougon ce lundi 24 juin 2019. Ils réclament plus de 748 millions de francs Cfa à Gilbert Kafana Koné.
« Cette manifestation ce matin a pour objet de réclamer notre dû aux collectivités de Côte d'Ivoire. La manifestation commence par Yopougon pour s'étendre sur tout le District d'Abidjan pour que les gens nous paient ce qu'ils nous doivent. La prochaine étape ce sera Cocody », a indiqué Moro Gaël, Secrétaire général de l'Association interprofessionnelle de la filière déchet (Aifd).
Il a expliqué que de 2013 à 2016 les sociétés membres de l'Aifd ont employé près de 800 personnes dans le cadre de la gestion des ordures ménagères. « Depuis août 2018, nous ne faisons plus partie des acteurs principaux de la filière. Nous avions engagé des personnes par le passé qui ont travailler pour les sociétés dont nous avions la charge. Vu les différentes communications qui ont été faites comme quoi l'État de Côte d'Ivoire a payé tout ce qu'il doit aux nationaux, ces travailleurs viennent nous encaisser. Or, nous n'avons rien reçu. Pour la mairie de Yopougon la dette s'élève à 748.751.971 francs Cfa », a-t-il fait savoir.
Avant d'ajouter : « Le sit-in que vous voyez ce matin devant la mairie de Yopougon, c'est ce qui se fait devant nos bureaux tous les jours. On est fatigué. On nous traite de voleurs. Aujourd’hui que les autorités municipales de Yopougon viennent dire si elles nous ont payé ou pas. Et puis, ils nous paient quand pour que nos employés entendent. Ainsi tout le monde sera libéré. Il y a eu plusieurs négociations avec les autorités compétentes et des écrits pour réclamer notre argent et ça toujours été des promesses », s'est-il plaint.
Pendant ce temps la foule des manifestants scandaient à tue-tête « On veut l'argent », « Hien-hien, Kafana a chaud ». A l'aide de leurs tricycles, ces travailleurs ont fermé la voie menant à la mairie, perturbant ainsi la circulation dans le secteur.
« C'est par rapport à mes enfants que je me bats dans les poubelles. On se moque de moi, on m'insulte mais je lutte pour gagner honnêtement ma vie et assurer l'avenir de mes enfants. Ils sont à l'école. La plus grande vient de présenter le brevet, un autre est en 5è et le dernier est en 6è. C'est pour eux que je me bats. A cause de Dieu, donnez-notre argent », a plaidé les larmes aux yeux, Sermé Baba, un pré-collecteur. L. Emmanuel, son compagnon d'infortune a pour sa part, lancé un cri de cœur à l'endroit du chef de l'État. « Le gouvernement mange la souffrance de ceux qui travaillent. Nous qui ramassons les ordures, on ne nous paie pas. Par pitié payez-nous », a-t-il supplié.
Approché, le chef du cabinet du maire a dit attendre de recevoir des instructions de sa hiérarchie avant tout commentaire.
Au moment où nous quittions les lieux, en fin de matinée, les manifestants continuaient de battre le pavé quand se mettait en place un dispositif de la police nationale pour les disperser.
Jonas BAIKEH
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