Le président tunisien est mort ce jeudi. Le chef du Parlement, Mohammed Ennaceur, va être intronisé président par intérim. Il a 90 jours pour organiser une élection présidentielle.
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi est mort ce jeudi, quelques heures après son hospitalisation en soins intensifs, a annoncé la présidence dans un communiqué. Il était âgé de 92 ans. Il avait été hospitalisé mercredi pour un problème de santé consécutif au sérieux malaise qu'il avait eu le mois dernier, selon son fils. Premier président démocratiquement élu en 2014, trois ans après la chute de Zine el Abidine ben Ali, le chef de l'Etat est mort des suites d'un problème consécutif au «grave malaise» qu'il avait eu le mois dernier et qui avait nécessité une hospitalisation d'une semaine.
Aussitôt après son décès, le Parlement a déclaré que son président Mohamed Ennaceur, 85 ans, serait intronisé le même jour président de la République par intérim, conformément à la Constitution. La télévision nationale a arrêté ses programmes pour diffuser des versets du Coran, avant d'annoncer le décès du président qui avait été fin 2014, trois ans après la révolution qui chassa du pouvoir le président Zine el Abidine ben Ali. Le premier ministre Youssef Chahed a décrété un deuil national de sept jours, selon les médias locaux.
«Que Dieu préserve la Tunisie», a écrit sur sa page Facebook Hafedh Caïd Essebsi, fils du président décédé et chef de file du parti présidentiel Nidaa Tounes. Son décès intervient le jour où la Tunisie célèbre la proclamation de la République en 1957, habituellement marqué par un discours du chef de l'Etat.
Ce vétéran de la politique, plus vieux chef d'Etat au monde en exercice après la reine Elizabeth II d'Angleterre, a servi aussi bien sous Habib bourguiba, premier président de la Tunisie que Zine el Abidine Ben Ali, avant d'accéder lui-même à la présidence en 2014, avec la mission paradoxale de consolider la jeune démocratie.
L'élection présidentielle avancée
L'élection présidentielle en Tunisie, prévue initialement le 17 novembre, sera avancée, a annoncé jeudi le président de l'Instance supérieure indépendante des élections. Le chef du Parlement, Mohammed Ennaceur «a 90 jours pour organiser une élection présidentielle, celle-ci sera donc avancée afin de respecter le calendrier prévu par la Constitution», a indiqué à l'AFP Nabil Baffoun. Ce délai court jusqu'au 23 octobre. Des législatives sont également prévues le 6 octobre.
Huit ans après la révolution, la Tunisie reste fragile au plan économique et sécuritaire. Malgré une reprise fragile de la croissance après des années de marasme, le pays peine à répondre aux attentes sociales et à faire baisser un chômage persistant à 15%. Le pays a été frappé par de sanglantes attaques djihadistes ces dernières années, dont les plus meurtrières, revendiquées par le groupe Etat islamique (EI), ont eu lieu en 2015. La situation s'est beaucoup améliorée depuis, mais des attaques ponctuelles subsistent. La Tunisie reste menacée par le chaos libyen à ses frontières, tandis que des migrants sont arrivés de Libye par centaines ces derniers mois.
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